Giulia Borile, baptisée ''Influenceuse Covid'' par la presse italienne pour le succès de ses décryptages sur les réseaux sociaux
À 33 ans, cette biologiste et chimiste de formation a vu ses publications d’explication de l’épidémie de Covid-19 attirer la curiosité des internautes, un peu perdus par l’avalanche de chiffres que les autorités leur donnent quotidiennement. Ses décryptages lui valent depuis le mois de mars de centaines de partages.
Giulia Borile, 33 ans, est influenceuse ''Covid''. C’est de cette manière que les journaux transalpins, de La Repubblica à il Matino de Padova, la présentent. Elle n’aime pas trop ce titre et elle le dit : sa passion, ce n’est pas de vendre des produits de beauté ou faire la promotion de grandes marques, non. C’est de faire de la vulgarisation autour du Covid-19. ''Je suis éducatrice'', dit celle qui a surtout un diplôme en physique, un doctorat en biologie cellulaire et qui travaille à l’Institut de recherche de Padoue sur la leucémie pédiatrique.
Pourtant, avant l’arrivée du virus, son compte Facebook n’avait rien d’un fil d’information et il ne lui servait qu’à rester en contact avec ses proches et poster des photos de vacances. Mais, en mars dernier, elle a vu arriver, comme tous les Italiens, les chiffres officiels et tout un tas de données brandies par son gouvernement par soucis de transparence. Jusqu’à la saturation. Jusqu’à créer de la confusion. Confusion qui s’est accentuée ces jours-ci en pleine deuxième vague.
Giulia Borile, l'influencer che sui social spiega il Covid e come difendersi [di Enrico Ferro] [aggiornamento delle 21:34] https://t.co/Zhrxt4uCZt
— Repubblica (@repubblica) November 13, 2020
Difficile de comprendre que "la baisse est plus forte aujourd’hui qu’hier mais que la hausse continue", ou "que dans les jours qui viennent la hausse sera moins forte sans toutefois baisser". Des phrases que l’on entend en France, et donc aussi en Italie, puisque nos voisins aussi ont leur "bilan Covid chiffré" quotidien. D’où l’initiative de Giulia, de prendre ces graphiques et de les expliquer en quelques lignes à ceux qui la suivent, parce que si nous adorons les tableaux et les courbes, soyons honnêtes, nous ne les comprenons pas toujours.
J'aime faire ce travail d'explication, je pense qu'en ce moment il est très important de savoir et de comprendre ce qu'il se passe.
Giulia Borile, vulgarisatrice scientifiqueLa Repubblica
Alors elle récupère sur les sites des ministères, des agences régionales de santé tous les bulletins disponibles et décrypte les lieux à risque, le nombre de cas positifs région par région, la différence entre les types de tests, elle explique comment lire les chiffres des hospitalisations, des réanimations et des sorties. En résumé, elle met un peu de clarté au milieu de la confusion, et voilà pourquoi son initiative récolte autant de commentaires positifs. Et d’articles ! Et honnêtement, les articles réjouissants dans la presse italienne sont rares en ce moment. Alors, on prend ce qu’il y a pour positiver, pour tenir bon… Pour se dire qu’on sortira bien de cette spirale obscure. Et cela commence, comme le dit très bien Giulia au journal La Repubblica, "par connaître et comprendre ce qu’il se passe".
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