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"Get up, stand up" : Mia Mottley, la Première ministre de la Barbade dont le discours a bousculé l’assemblée générale de l’ONU

Depuis ce week-end, sa prise de parole n’en finit plus d’être partagée et louée sur Twitter. Mia Mottley y dénonce dans un discours improvisé l’absence de volonté politique et de solidarité des pays riches, tout en citant Bob Marley.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Mia Mottey, Premier ministre de La Barbade à la tribune de l'Organisation des nations unies, (l'ONU), le 24 septembre 2021. (POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

L'assemblée générale annuelle de l'ONU se tient en ce moment à New York aux États-Unis, et parmi les 193 prises de paroles qui nous sont données à entendre, c’est son discours à elle qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux : Mia Mottley, 55 ans, et Première ministre de La Barbade depuis 2018 voit son discours devenir viral. C’était vendredi 24 septembre, en milieu de journée, comme les autres, son texte était déjà prêt, comme les autres, elle l’avait rédigé à l’avance, mais lorsque son tour est arrivé, elle a renoncé à le lire : "Si j’utilisais ce discours, dit-elle, ce serait une répétition, la répétition de tout ce que vous venez d’entendre, parce que nous répétons toujours les mêmes choses, encore et encore, et chers amis, nous ne pouvons plus faire ça."

Sans notes, en improvisant, elle dénonce l’hypocrisie des prises de parole, l’absence de volonté politique, et elle énumère les thèmes notés à la va-vite sur son téléphone avant de monter à la tribune : l’abandon de son voisin Haïti, victime à la fois d’une catastrophe naturelle et d’une crise politique, l’inaction climatique aussi, alors que les pays pollueurs ne respectent pas leurs engagements pour réduire les émissions de CO2 et limiter le réchauffement, l’inégalité sanitaire enfin et la nécessité impérieuse d’avoir des brevets de vaccins libres de droits et accessibles à tous : "Combien de morts nous faudra-t-il encore avant que les 1,7 milliard de doses en possession des pays riches soient partagées avec ceux qui n’ont tout simplement aucun accès à la vaccination ?"

Et de citer, pour clore son discours la chanson Get Up, Stand up de Bob Marley : "qui se lèvera et tiendra bon pour les droits des peuples, pour ceux qui sont morts dans cette pandémie, pour ceux qui meurent de la crise climatique, pour les petits états insulaires qui ont besoin d’un réchauffement inférieur à 1,5 degrés pour survivre ?, poursuit Mia Mottley.

"Si nous pouvons résoudre des problèmes hautement complexes comme l’envoi de gens sur la Lune ou les calvities masculines, on doit pouvoir régler de petits problèmes comme la faim et la pauvreté.""

Mia Mottley

à la tribune de l'ONU

Ce que dit la Première ministre de La Barbade, c’est ce que les dirigeants des pays les plus riches ne veulent pas entendre, elle pointe leur mépris, leur court-termisme, leur inconséquence, leur cupidité. Des dirigeants qui d’ailleurs n’étaient pas là lorsqu’elle s’est exprimée. Il n’y a pas eu d’applaudissements à tout rompre, ni d’ovation. La salle était à moitié vide. En revanche, sur Twitter, son discours n’en finit plus d’être partagé, repris, loué pour sa fraicheur, son courage, et ce dans toutes les langues, il dépasse les deux millions de vues ce lundi.

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