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Gerald Stratford, le retraité passionné de jardinage, devenu "roi des légumes géants" et icône sur Twitter

À 72 ans, cet ancien pêcheur a décidé de dédier tout le temps libre de sa retraite à son potager et surtout à faire pousser les plus grands légumes possibles. Un petit exploit qui, dans une Angleterre toujours confinée, passionne ses 240 000 abonnés.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Gerald Stratford partage sur son compte Twitter les photos de ses légumes géants. (CAPTURE D'ÉCRAN)

"Vegetable king", "le roi des légumes" : c’est ainsi que ses abonnés l’ont surnommé, puisque Gerald Stratford, 72 ans, a un don pour les légumes géants. Ses carottes font la taille d’un tibia, ses oignons celle d’une tête, ses courgettes ne tiennent pas sur une planche à découper, pareil pour ses panais et son céleri... Autant dire qu’il a l’air petit sur les photos qu’il poste sur Twitter. Des clichés partagés, en moyenne, des dizaines de milliers de fois.

Gerald Stratford habite dans un petit village, Milton, pas loin d’Oxford, en plein cœur du Royaume-Uni. Ancien pêcheur, c’est son père qui l’a initié, enfant, dans les années 1950, à l’amour de la terre. Gerald le suivait systématiquement lorsqu’il allait dans le potager, observant, mémorisant, cherchant à comprendre l’ordre des gestes et le calendrier. "Tout cela poussait pour nourrir notre famille, dit-il au magazine Newsweek. À l’époque, on n’avait pas les hypermarchés d’aujourd’hui, immenses et à proximité, donc mon père plantait ses patates, ses choux, et après, j’ai simplement fait pareil, mais en plus gros."

En très gros, très lourd, très impressionnant. D’où l’idée de son fils, Steven, de le prendre en photo, carottes dans les bras, et de publier le tout sur Twitter. Carton immédiat : 72 000 "j’aime" pour sa première photo. Depuis, Gerald Stratford a plus de 240 000 abonnés et doit gérer des milliers d’appels à l’aide venus d’aspirants jardiniers canadiens, néo-zélandais, ou australiens : "Je n’arrive pas à faire pousser mes radis, aidez-moi", "Mes courgettes pourrissent, que faire ?", "J’ai semé, mais ça ne sort pas", etc. À croire qu’en ces temps sombres où chacun est isolé, enfermé, esseulé, désœuvré, faire son propre potager est devenu un incontournable, la tendance ultime des années 20 du XXIe siècle.

Produire quelque chose soi-même et contempler la pousse jusqu’à la récompense de la récolte. Activité gratifiante, quoi qu’ingrate parfois. C’est qu’il ne suffit pas de semer. Mais Gerald étant très dévoué, il répond à tous les naufragés de la binette : "Cela me prend beaucoup de temps, mais je ne peux pas laisser les gens sans réponses."

Alors, à qui veut savoir, voici ses commandements : commencez petit, n’essayez pas de tout planter en même temps, tenez un journal pour ne pas oublier ce que vous avez fait, acceptez l’imprévu, et surtout, soyez patients. Cela s’applique aux jardins, aux balcons, aux rebords de fenêtre, et, l’air de rien, à la vie en général.

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