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COP27 : Greta Thunberg n’ira pas en Egypte afin de laisser "d’autres voix plus importantes" s'élever, celles des victimes du réchauffement climatique

La jeune Suédoise, qui a lancé les grèves scolaire pour le climat à l’automne 2018, est revenue sur ses quatre années d’engagement dans une longue interview diffusée par la BBC. Elle dit n’avoir jamais désiré incarner ce mouvement et souhaite que les victimes du dérèglement climatique soient désormais entendues.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La militante climatique suédoise Greta Thunberg (à droite) lors d'une manifestation "Fridays for Future" à Stockholm, (Suède), le 13 octobre 2022. (JONAS EKSTROMER / TT NEWS AGENCY via AFP)

C’était à l’automne 2018, quelques semaines après s’être assise à 15 ans devant le parlement de Suède : Greta Thunberg lançait un appel aux jeunes du monde entier à marcher pour le climat au lieu d’aller en cours, tous les vendredis. Un mouvement qui a pris une ampleur mondiale, de Paris à Tokyo, en passant par Sydney, Montréal, Berlin, des milliers de jeunes - jusqu’à quatre millions simultanément le 20 septembre 2019 - ont marché dans les rues en scandant "A quoi bon faire des études ? La planète sèche, nous aussi."

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Quatre ans plus tard, après avoir tout fait, de l’ONU au forum Davos, Greta Thunberg a désormais 19 ans, et elle explique dans une longue interview à la BBC que cette année, elle n’ira pas à la COP27, la conférence climat qui se tient dans deux semaines en Egypte. Elle dit qu’elle n’est "pas indispensable", qu’on n’a "pas besoin d’elle", que d’autres doivent prendre sa place, ceux qui sont les premiers touchés par le dérèglement, par les inondations, les cyclones, la sécheresse: "Leurs voix, là-bas, seront bien plus importantes à entendre que la mienne."

GretaThunberg n’est pas fatiguée, simplement, en quatre ans, elle a porté beaucoup de choses, inspiré des millions de jeunes, certes, mais aussi suscité l’ire de nombreux groupes industriels, pétroliers, gaziers, miniers, financiers. Elle a tenu tête à rien moins que DonaldTrump, VladimirPoutine, JairBolsonaro. Et elle explique qu’aujourd’hui, pour que le message continue de passer, pour qu’il fasse encore effet, il faut d’autres voix.

Un recueil de solutions prévu pour janvier 2023

Le journaliste lui demande si elle a de l’espoir pour les années à venir. Ce à quoi elle répond qu’avant de parler d’espoir, il faut d’abord rappeler la réalité, le fait que les concentrations de CO2 dans l’atmosphère n’ont jamais été aussi importantes et continuent d’augmenter. En 2022, effectivement, on a atteint les 420 parties par millions dans l’air, soit 13 de plus qu’en 2018 lorsqu’elle a commencé, et 45 de plus depuis sa naissance en 2003. La concentration la plus élevée depuis 4 millions d’années, d’après l’Agence Américaine d’observation atmosphérique.

D’un autre côté, dit-elle, "les grèves pour le climat ont montré que des millions de personnes peuvent se mobiliser rapidement, qu’il y a un désir de changement, que toute une génération veut un avenir". Et elle ? Qu'est-ce qu'on fait après un tel tourbillon ? Eh bien moins de choses, mais mieux. Et surtout se tourner vers les solutions. En janvier 2023, elle va publier The Climate Book, un recueil de pistes pour affronter le dérèglement écrit avec des scientifiques, et dont tous les bénéfices iront à des projets environnementaux.

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