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À Taïwan, Tu Ching Liang improvise des karaokés dans son taxi avec ses clients et cartonne sur Youtube

À 57 ans, ce chauffeur de taxi est devenu une petite gloire à Taipei grâce à ses vidéos postées sur Youtube de passagers poussant la chansonnette pendant ses courses. Aux meilleurs, Tu Ching Liang va jusqu’à offrir le trajet. Une histoire reprise cette semaine par les médias du monde entier.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Deux clients participent au karakoé dans le taxi de Tu Ching Liang. (CAPTURE D'ÉCRAN YOUTUBE)

Cela se passe dans la capitale taïwanaise, Taïpeï, et notre chauffeur s’appelle
Tu Ching Liang. Il a 57 ans et, comme beaucoup de ses compatriotes, il est mordu de karaoké. Alors pour allier ses deux passions, conduire et chanter, il a installé une sorte de mini-studio dans son taxi, avec une tablette pour diffuser les chansons, un micro, et des caméras pour filmer les performances. Puisqu’effectivement, à chaque passager qui monte dans son taxi, il propose de chanter.

Parfois les gens sont gênés, ils ont peur de chanter, alors je les pousse, pour éprouver leur bravoure, les encourager, parce qu’on ne sait jamais, il y a peut-être en eux une superstar !

Tu Ching Liang, chauffeur de taxi

au Guardian

On peut très bien refuser. Mais si l’on accepte, la course est en jeu. Selon la qualité de l’interprétation, la justesse, l’implication, Tu Ching Liang offre des réductions, moins 25%, moins 50%, voire la course gratuite. Des prestations qu’il filme et poste sur sa chaîne YouTube. Succès énorme : des millions de vues… digne d’une émission de télé réalité. "J’ai fait 10 000 vidéos, confie-t-il au quotidien britannique The Guardian, mais parfois les gens sont gênés, ils ont peur de chanter, alors je les pousse, pour éprouver leur bravoure, les encourager, parce qu’on ne sait jamais, il y a peut-être en eux une superstar !"

Optimisme à toute épreuve. Aux plus timides, cependant, il ne dit pas qu’en plus des caméras, il y a surtout de petits haut-parleurs fixés sur le toit. Ceux qui tentent leur chance le comprennent assez vite puisque les passants dansent ou applaudissent au passage du taxi. La question étant de savoir, si avec toute cette notoriété, les gens ne finissent pas par choisir son taxi uniquement dans l’espoir de se voir offrir la course ?

À regarder les vidéos, on comprend que non, que c’est surtout l’envie de chanter qui prime, souvent les passagers donnent d’ailleurs plus de pourboire que ce que la course aurait coûté. L’important, ici, ce n’est pas l’argent. C’est le rire, l’échange, le quart d’heure de complicité inattendue. En pleine psychose virale, ça compte.

Cette semaine, on trouve donc l’histoire de Ching Liang dans tous les journaux, en Angleterre, en Allemagne, en Inde, et j’en passe. Cela fait pourtant des années qu’il fait ça, son taxi avait déjà fait la une en 2012. C'est l’effet Covid-19 : partout on cherche des antidotes à la morosité, des Tu Ching Liang pour sourire, et pour, comme le dit la chanson, "faire taire les mélancoliques".

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