"Machine" : la lutte des classes en arts martiaux

Prix de la meilleure fiction française au dernier Festival Séries Mania, "Machine" mélange habilement une héroïne à la Uma Thurman, dans "Kill Bill", et "Le Capital" de Karl Marx. Scènes de baston et lutte des classes font bon ménage dans cette série pleine d'énergie, déjà disponible gratuitement sur Arte TV.
Article rédigé par Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Margot Bancilhon et JoeyStarr dans "Machine" sur Arte. (ARTE)

Kill Bill rencontre Karl Marx. C’est la promesse réussie et pleine de peps de cette nouvelle série sociale, détonante et drôle, Machine déjà sur la plateforme replay d'Arte.

Maître à bord, Fred Grivois, réalisateur franco-canadien qui a imaginé cette histoire d’ouvrière venue de l’armée redresseuse de torts, dans une usine vendue à des Coréens sous les auspices les plus vénéneux du préfet de région. L’idée est venue dans la tête du réalisateur d’une façon très décalée.

"J'essayais d'écrire un film d'horreur, j'y arrivais pas", souligne Fred Grivois. En voyant La Loi du marché de Stéphane Brizé, j'ai réalisé que les Français, ayant totalement désacralisé leur culture, en coupant la tête des rois et du clergé, n'avaient plus peur que d'une chose c'était de perdre leur job. Et je me suis dit que ça ne ferait pas un film d'horreur. Mais ça pouvait faire une série d'actions, très ancrée dans le réel et dans le quotidien des gens."

Résultat, l’héroïne a un côté Uma Thurman dans Kill Bill. Son passé est mystérieux, mais elle a des superpouvoirs, en termes d’arts martiaux, qui seront utiles à la lutte sociale, dans l’usine où elle se trouve ce boulot d’intérimaire. Des luttes réglées avec précision. La comédienne Margot Bancilhon a suivi les conseils du réalisateur : regarder un peu des films de Bruce Lee avant de tourner.

"Oui, un peu Bruce Lee. Et puis aussi Equalizer surtout. De manière générale, c'est vraiment lui ses inspirations, donc c'était Bruce Lee de manière générale, parce que ça fait partie de son bagage. Ce sont des chorégraphies : on répète, on répète, petit bout par petit bout, comme une séquence de film. On dit : voilà, t'as une droite, une gauche, un coup droit, et tu essaies de ne pas te prendre le coup de pied du partenaire. Puis après, tu vas sur ta droite, là tu cours, là tu fais un blocage, ok, on reprend. Et puis on continuait comme ça pendant des heures."

Joey Starr incarne un vieil ouvrier qui connaît Karl Marx et Le Capital sur le bout des doigts

Et qui se méfie aussi des syndicats de l’entreprise. Karl Marx, Joey Starr n’avait jamais lu : "Non, pas du tout. Je connaissais Karl Marx comme ça, en survol. Voilà. J'ai des potes comme Besancenot qui ont la tête dans le guidon, mais moi non. Et surtout, la manière dont ça m'a été amené là, ça m'a plutôt donné envie, du coup, j'ai acheté le manga sur Karl Marx."

Une série rythmée, politique, drôle à découvrir sur Arte TV.

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