Léa Drucker, Bernard Kouchner au féminin dans "Sous contrôle" sur Arte
C’est aux toilettes, après une interview radio, que Marie Tessier, directrice de l’ONG Docteurs du monde, reçoit un coup de fil du président de la République.
Sous contrôle, c’est un regard loufoque sur les dessous diplomatiques du quai d’Orsay, à travers la nomination de cette femme, idéaliste, pas faite pour la fonction : elle ne peut s’empêcher de rougir à chaque mensonge, et ne comprend pas bien les arcanes de la diplomatie.
Léa Drucker revient à ses amours, la comédie
Elle incarne savamment, et avec rythme, ce personnage, comme elle l'explique à franceinfo : "C'est 'Madame tac, tac tac' . J'ai des lunettes sur ma tête qui ne tiennent jamais, mais en même temps, c'est un accessoire indispensable qui, je trouve, raconte énormément.
J'ai, au départ, dessiné le personnage dans ma tête : j'ai imaginé une femme un peu échevelée, avec des lunettes qui se cassent la gueule tout le temps, un peu bien habillée pour le protocole, mais pas trop non plus ; empesée dans ses costumes, parce que ce n'est pas quelqu'un qui aime être en jupe, mais là, elle est un peu obligée. Elle a des bottes qui font du bruit. Elle est tout à fait adaptée aux enjeux de terrain de ces missions humanitaires, qu'elle a connues toute sa vie. Mais elle n'est pas du tout adaptée au protocole."
La série, drôle, signée de l’auteur belge, Charly Delwart, est réaliste aussi. Dès le premier épisode, la nouvelle ministre doit gérer une prise d’otage au Niger. Des djihadistes qui ont du mal à faire passer leurs revendications à l’ambassade de France.
C’est la crédibilité du scénario sur le fil du rasoir qui a plu à Lea Drucker : "Il fallait que ce ministère soit crédible. Il faut que les discours soient crédibles. Ça se passe pendant une prise d'otages au Sahel, donc ça n'a rien de drôle. Alors c'était très délicat. On se disait : on est sur une petite crête, on peut verser dans le grotesque.
L'insolence peut être amusante, mais il ne faut pas que ça verse dans quelque chose d'irresponsable. Donc, ce sont des personnages qui ont de hautes responsabilités, et qui ne sont pas toujours au sommet de leurs compétences, pour pouvoir améliorer ce qui se passe."
Autour de Léa Drucker, un Laurent Stocker parfait dans le rôle du président de la République, cynique, Patrick d’Assumçao, dans celui du chauffeur de la ministre nostalgique de Bernard Kouchner, Samir Guesmi, en impénétrable directeur de cabinet. Sous contrôle, six épisodes à découvrir sur la plateforme d’Arte.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.