L'empire des séries. "Unbelievable", une histoire de viol incroyable
La nouvelle série de Netflix "Unbelievable" plonge dans des histoires de viols non élucidées. Deux enquêtrices opposées et baroudeuses enquêtent, alors que trois ans plus tôt une jeune fille victime de viol se rétracte.
Des drôles de dames sans Charlie. Ou même contre Charlie. Le thème de la nouvelle mini série de Netflix Unbelievable, difficile à croire, en français, c’est d’abord la solitude des femmes victimes de viol, face à la machine policière souvent machiste. Autour d’elles, deux enquêtrices, deux drôles de dames à poigne, qui ont cœur de retrouver un violeur en série. Une série en 8 épisodes servie par deux actrices de poids, Tony Collette et Merritt Wever.
Inspiré d'un article qui avait obtenu le Prix Pulitzer
La série en 8 épisodes Unbelievable est tirée d’un article paru en 2015 aux États-Unis qui avait obtenu le très envié Prix Pulitzer : son titre "Une histoire incroyable de viol". Comme l’article, la série navigue entre deux périodes. En 2008, une victime de viol, Marie, jeune femme de 18 ans. Elle a beau avoir raconté par le détail par trois fois aux enquêteurs hommes le déroulement de la scène, avoir été inspectée physiquement, elle se rétracte à la fin du premier épisode, nous laissant nous téléspectateurs dans le questionnement. Et trois ans plus tard, à des milliers de kilomètres de là, deux enquêtrices qui remuent ciel et terre pour retrouver un violeur en série.
Réaliste comme un film de Ken Loach
C’est Susanah Grant, l’auteur du film déjà très féministe et réaliste Erin Brockovich, qui a écrit la série. L’une de ses forces, c’est qu’elle nous met dans la peau de ces femmes victimes. Elle évoque avec finesse leurs séquelles, leur envie de tout oublier et les bribes de souvenirs qui reviennent les hanter. Leur fréquent désarroi face à des enquêteurs hommes.
Surtout la série est tenue de main de maître par les deux actrices principales. Merritt Wever, dans le rôle d’une enquêtrice d’une douceur, d’une empathie, d’une volonté impressionnante. Elle s’associe bon gré mal gré à une vétérante interprétée par Tony Collette, qu’on avait découvert dans le film Muriel dans les années 80 : une femme sèche, antipathique, et directe. La série en 8 épisodes se regarde comme un thriller, sans effet de manche dans la réalisation, presque comme du Ken Loach, réaliste et social.
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