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Souffler n'est pas jouer

Les socialistes se démultiplient cette semaine, pour limiter la casse dimanche, mais les regards se tournent vers François Hollande. Une réponse forte est attendue par le président de la République. Mais François Hollande semble surtout pressé de ne rien précipiter. 
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 20 min
  (©)

C'est une évidence, François Hollande et
Jean-Marc Ayrault ne peuvent rester sans réaction. Le désaveu est d'envergure. Il appelle
une réponse proportionnée. La conclusion logique serait de changer
de Premier ministre. Elle est aussitôt appelée par ceux qui ne
cessent de contester la légitimité du Premier ministre depuis sa nomination. Principal défaut du chef du gouvernement,
son manque d'autorité, et son positionnement politique pas assez marqué à
gauche.

Et pourtant,
le limogeage de Jean-Marc Ayrault ne sera pas forcément à l'ordre du jour
lundi.

Car les deux défauts qui lui sont
attachés ne peuvent être résolus en même temps. Ceux qui reprochent son manque d'autorité
à Jean-Marc Ayrault lui préfèreraient Manuel Valls. Non seulement le ministre de l'intérieur
a de la poigne, mais il est également populaire. Le problème, c'est que sur le plan politique,
Manuel Valls se situe encore moins à la gauche du PS que Jean-Marc Ayrault. Or, les déçus de François Hollande réclament
une autre ligne, moins raide sur la rigueur budgétaire. Le ministre de l'intérieur n'est pas non
plus le grand copain des écologistes. Les verts préfèrent la méthode
social-démocrate chère à l'ancien maire de Nantes.

Qui pour succéder à Jean-Marc Ayrault ? Martine Aubry ? 

Martine Aubry,  ancienne
ministre de Lionel Jospin, ancienne rivale de François Hollande à la primaire
socialiste pour la présidentielle de 2012 fait figure de successeur potentiel à Jean Marc Ayrault. Mais, difficulté : entre François Hollande et Martine Aubry,
les antagonismes sont nombreux et anciens. François Hollande peut-il rebondir en
ouvrant des dossiers du passé ? Les électeurs du PS ne sont-ils pas plutôt
soucieux de se tourner vers une nouvelle forme de pratique politique ? La difficulté à suivre les impératifs du
national, l'émergence d'un Front national au nouveau visage n'oblige-t-il pas le
PS à s'imaginer un nouveau visage ? Autant de questions posées sur la table
présidentielle. Autant de questions que François
Hollande veut retourner dans tous les sens avant d'y répondre de façon trop définitive.

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