Rencontre entre Emmanuel Macron et les chefs de partis : que peut-on attendre de cette réunion au format inédit ?

Lors de cette réunion, l'exécutif souhaite, entre autres, tenter d'apaiser le climat avec les oppositions après la crise sociale provoquée par la réforme des retraites.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président de la République, Emmanuel Macron, à l'Elysée, le 28 juin 2023. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Emmanuel Macron réunit, mercredi 30 août, à Saint– Denis, les chefs de tous les partis, majorité et opposition, qui disposent d’un groupe au Parlement. Personne ne sait ce qu’il ressortira de cette réunion au format inédit, pas même le chef de l’État.

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À l’Élysée, on répète que rien n’est écrit. Y-aura-t-il un communiqué à l’issue ? Un relevé de conclusions pour faire état de convergences éventuelles sur des projets de loi ou des référendums ? Ou l’évocation d’un "préférendum", c’est-à-dire une consultation sur plusieurs sujets permettant à l’électeur de classer ses préférences ? Ou rien de tout cela ? On verra bien. Il n’y a pas de scénario, mais il y a un ordre du jour. En trois temps : la situation internationale, puis les questions institutionnelles, et enfin un bloc intitulé "faire nation", regroupant l’école, la sécurité, l’autorité, l’immigration et qui sera abordé lors du dîner de travail que la Nupes a décidé de sécher.

"Discussion franche, à la loyale"


Dans l’esprit d’Emmanuel Macron, cette journée peut servir à mettre chacun, majorité et surtout opposition, devant ses responsabilités. Sur les grands enjeux de la période, Emmanuel Macron veut une "discussion franche, à la loyale", sans posture. D’où le terrain, neutre, et le décor, solennel : la maison d’éducation de la Légion de l’honneur de Saint-Denis. Et la mise en scène : pas de collaborateurs, pas de portables, pas de communication à la presse : le président seul face à 11chefs de partis… Il y a un petit côté western !

L’autre intention de l’exécutif, c’est d’apaiser le climat politique, de décrisper le débat public après un an d’échanges survoltés à l’Assemblée, et six mois de crise sociale dans le pays provoquée par la réforme des retraites.

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On voit mal comment une journée de conclave pourrait suffire à apaiser le climat. Même dans la majorité, personne ne s’attend à voir jaillir, mercredi soir, une fumée blanche. Les oppositions arrivent avec leurs revendications. LR et le RN réclament un référendum sur l’immigration. La Nupes en souhaite un sur les retraites. Bref, les oppositions dénoncent déjà un coup de com sans lendemain du chef de l’État. Quatorze mois après l’élection d’une Assemblée sans majorité absolue, la démocratie française est encore loin d’avoir acquis cette culture du dialogue et du compromis cher à certains de nos voisins.

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