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Nicolas Sarkozy voudra revenir, s'il le peut

L'info politique c'est la première conférence que donne Nicolas Sarkozy à New York ce soir. L'ancien président de la République va-t-il se reconvertir dans ce genre d'exercice comme Tony Blair ou Bill Clinton ? Ce qui voudrait dire qu'il renonce vraiment à la vie politique française.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

C'est une phrase que Nicolas Sarkozy a répété à
plusieurs de ses visiteurs, venus s'enquérir de ses désirs politiques: "je
n'ai pas envie de revenir, commence l'ancien président, mais les circonstances
me permettront-elles de refuser ? " 
Tous ceux qui ont
approché Nicolas Sarkozy, notamment cet été au Cap Nègre, le confirment, pour
l'instant, il est plutôt dans la phase du soulagement. Il profite de sa
liberté. Il apprécie de se voir soulagé du poids des responsabilités qui pesait
sur ses épaules. Pour autant, il l'a prouvé cet été en publiant un communiqué
sur la Syrie, Nicolas Sarkozy suit de très près l'actualité, et observe
d'encore plus près les premiers pas de son successeur.

Il a donc envie de

revenir

Mais ce n'est pas acquis. Personne ne peut dire, en sortant de son bureau,
que Nicolas Sarkozy lui a confié : allez, préparons-nous pour mon
retour ". Mais en évoquant des circonstances qui l'empêcheraient de
refuser de revenir en politique, Nicolas Sarkozy pose bien l'hypothèse de son
retour. La posture est assez classique d'ailleurs. En politique, les retours se
font toujours sous le prétexte de la sollicitation insistante des amis. Depuis
Napoléon, personne n'est jamais revenu d'exil politique drapé dans sa solitude
(et encore, l'exilé de l'ile d'Elbe a-t-il levé une armée) " Si
Nicolas Sarkozy veut revenir, c'est qu'il peut revenir "
analyse
l'un de ses visiteurs. Le retour de Nicolas Sarkozy sera placé sous le signe du
recours.

Nicolas Sarkozy est-il en train de s'organiser

pour être un recours ?

Pas encore. Ce qui ne veut pas dire que cette
hypothèse est exclue, mais tout simplement que c'est inutile pour l'instant. La
bataille fait rage à l'UMP entre François Fillon et Jean-François Copé qui se
disputent la présidence du mouvement. Nicolas Sarkozy se tient à distance de ce
duel. Selon certains UMP, il aurait avantage à ce que son ancien Premier
ministre l'emporte, François Fillon resterait son éternel numéro 2, son
inlassable collaborateur. Selon d'autres, il se reconnaitrait plus dans
Jean-François Copé, au tempérament comparable. D'ailleurs, Jean-François Copé
le promet, en cas de retour de Nicolas Sarkozy, il lui fera aussitôt
allégeance. D'ici l'élection du président de l'UMP, Nicolas Sarkozy ne dira
mot. Les prises de positions de ses proches n'engagent qu'eux.

Et la gauche ? Croit-elle au retour de

Nicolas Sarkozy ?

La gauche parle peu, pour ne pas dire pas du
tout, de Nicolas Sarkozy. Beaucoup ne croient pas au retrait de l'ancien
président de la République, du fait de sa personnalité, (un guerrier qui
s'accomplit dans le combat), et du fait aussi de la spécificité de la politique
française : la retraite n'y existe pas. La majorité pense que Nicolas
Sarkozy reviendra sans doute. Cette question ne l'obsède pas. De fait,
aujourd'hui, Nicolas Sarkozy est en retrait de la vie politique. Un retrait qui
a plutôt pénalisé la gauche. Elle n'a pas joué à fond la carte de l'héritage.
En partie sans doute, parce que Nicolas Sarkozy n'était pas là pour défendre
son bilan. L'UMP s'étant très vite focalisée sur l'élection de son futur
président. Du coup, faute de répondant à droite, la gauche entretient ses
polémiques et ses couacs en interne. Ce qui nous amène à cette conclusion
paradoxale, s'il en est que l'absence de Nicolas Sarkozy a pénalisé, ils se
trouvent plutôt à gauche.

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