La simplicité du pape François et un président pour qui rien n'est simple

François
Hollande a reçu une éducation religieuse, catholique. Il ne met
jamais en avant cette donnée, parce qu'elle relève du privé et de l'intime. Et quand il
se laisse aller à la confidence sur la foi, il estime simplement qu'il ne veut
pas se contenter de croire en un monde meilleur dans l'au-delà. François
Hollande s'efforce plutôt de construire un monde meilleur dès maintenant, lors
de son passage sur terre. Il s'agit d'ailleurs
là de la motivation ancienne de son engagement politique.

Mais ça y est, maintenant François Hollande exerce
le pouvoir, au sommet, en France.

Et la
confrontation au réel est moins simple que ses idéaux de jeunesse. François
Hollande s'imaginait un président qui apaise les tensions, et le voilà qui se
retrouve sous les traits d'un président de la République qui régénère de
vielles confrontations entre religieux et réformateurs, avec la loi sur le
mariage pour tous. La rencontre
avec ce pape réputé pour sa tolérance, et sa simplicité, aurait pu constituer
un point d'appui pour François Hollande, s'il n'avait été entravé par la
polémique et les rebondissements concernant sa vie privée.

Et c'est ce qui ressort de cet entretien, c'est
un message à minima.  

Le message
pontifical reste prudent : les deux hommes ont "examiné des arguments
d'actualité": la famille, la bioéthique, ou encore le respect des
communautés religieuses. Une façon
polie, et aimable, de dire que les sujets qui fâchent ont bien été abordés,
sans que cela donne lieu à fâcherie précisément.

Pour François
Hollande, ce n'est pas si mal, le jour-même où ses soucis privés s'étalent une
nouvelle fois à la une de la presse.

La polémique
sur le mariage pour tous, sur le respect de sa vie privée, sur la fin de vie,
ne l'empêchent pas de dialoguer avec le Pape François.

Vu l'ambiance
explosive en France, ce ne saurait constituer une victoire, tout juste un piège
esquivé.