Jean-François Copé, le boomerang de la dramatisation
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Jean-François CopĂ© a dramatisĂ© tant qu'il le pouvait. Il dĂ©nonce une "chasse Ă l'homme ", dans "un climat nausĂ©abond ", des mĂ©thodes dignes de "l'inquisition ", conduisant Ă un "bĂ»cher mĂ©diatique "... un "lynchage public ", menĂ©s par des "Tartuffes bouffis d'orgueil " selon lui. C'est la rĂ©action d'un "homme Ă©corchĂ© " explique son ami Roger Karoutchi. Et il est vrai que le visage blĂȘme de Jean-François CopĂ©, sa voix blanche et son regard voilĂ© accrĂ©ditent cette idĂ©e : Jean-François CopĂ© agit comme un homme blessĂ©, qui refuse de mettre le genou Ă terre.
C'est pourquoi il passe à l'offensive avec ces deux propositions de loi en forme de défi.
Un dĂ©fi lancĂ© Ă toutes les autres formations politiques, et Ă la presse. Puisque l'enquĂȘte du Point jette le soupçon sur sa gestion financiĂšre de l'UMP, Jean-François CopĂ© refuse de subir cette transparence tout seul. Il veut que tout le monde rende des comptes, y compris les patrons de presse, qui, comme les politiques, devraient publier leur patrimoine, selon lui. A dĂ©faut, tous devront au moins approuver, ou non, sa propre demande de transparence totale.
Mais personne ne semble vouloir répondre à l'injonction de Jean-François Copé.
Sans doute parce que cette injonction n'est pas trÚs crédible. Jean-François Copé prétend se faire le nouvel héros de la transparence, en ouvrant les comptes de l'UMP, depuis 2007. Mais à peine les a-t-il ouverts qu'il les enferme dans une piÚce de l'UMP placée sous scellés. La vérification des affirmations du Point n'est donc pas possible.
DeuxiÚme faiblesse de Jean-François Copé : il plaide la transparence aprÚs avoir voté contre le dernier projet de loi proposé sur ce thÚme. Les socialistes avaient soumis cette réforme en réaction à l'affaire Cahuzac. La droite n'a pas voulu lui emboßter le pas en septembre dernier. Aujourd'hui, Jean-François Copé se trouve assez seul pour prétendre aller plus loin.
Car les soutiens sont assez peu nombreux, y compris Ă l'UMP.
La gauche l'accuse d'esquiver, le FN critique "une stratĂ©gie de diversion", les responsables de droite sont prudents. François Fillon, son rival Ă la tĂȘte de l'UMP renvoie Ă l'aprĂšs-municipales. Alain JuppĂ© dit "comprendre l'irritation " de Jean-François CopĂ©. Mais il juge "injuste " le fait de "mettre en cause tous les medias ". Quelques heures aprĂšs cette dĂ©claration solennelle, Jean-François CopĂ© mesure son isolement. Parfois, la dramatisation suscite un sursaut solidaire, parfois, elle revient en boomerang.Â
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