Hollande et Valls naturellement portés par les événements
Premièrement, et c’est ce que décrivent des ministres qui les côtoient, François Hollande et Manuel Valls se complètent parfaitement. Manuel Valls est "un sacré bouclier " explique par exemple un membre du gouvernement. "Il est sur son terrain de jeu " la sécurité et la République. "Mieux vaut l’avoir pour le Président ".
François Hollande serait lui devenu Président et ses proches en sont persuadés. Il sera beaucoup plus difficile de le critiquer. Ce qu’un ministre résume d’une phrase : "C’est devenu un capitaine de tempête, oublié, le capitaine de pédalo ". Un fin observateur, à l’UMP, remarque aussi que François Hollande et Manuel Valls ont retrouvé leur fonctionnement de la campagne présidentielle. Ils sont de nouveau beaucoup plus proches et ils se font confiance. Face aux évènements de la semaine dernière, tout roule à la tête de l’État.
Être au pouvoir ces derniers jours est plus simple que d’être dans l’opposition
Sans conteste, bien sûr. Deux faits viennent en faire la démonstration. Lundi, Nicolas Sarkozy est invité pendant presque une heure à la radio. Dès qu’il a fini, Manuel Valls est invité d’une autre radio.Qu’en ressort-il ? Manuel Valls écrase, même s’il ne fait pas beaucoup d’annonce, il écrase l’intervention du président de l’UMP. Là, c’est encore l’avantage naturel de celui qui est au pouvoir.
Deuxième fait, qui montre qu’il est plus délicat dans ces périodes d’être dans l’opposition. Depuis la semaine dernière,les responsables de l’UMP prennent la parole successivement pour plaider pour des mesures parfois, souvent,très différentes. Du Patriot Act de Valérie Pécresse à la déchéance de nationalité, il y a aussi beaucoup de propos bien plus modérés. Nicolas Sarkozy a été obligé mercredi matin de faire une réunion pour caler les propositions de l’UMP. "Il ne faut pas que ça parte dans tous les sens" reconnaissait son entourage. Nicolas Sarkozy va donc faire une nouvelle série de propositions et remettre notamment au goût du jour le concept d’indignité nationale. Il s’agit de privé de tous les droits, ceux qui sont condamnés pour terrorisme ou apologie du terrorisme.
Et au Front National, depuis la semaine dernière, là, c’est carrément beaucoup plus dur. Je vous parlais de lundi matin, il y avait ce jour, aussi à la radio. Marine Le Pen qui était invitée, là aussi. Rien n’est resté de son intervention. Je n’ai pas besoin de revenir sur la semaine dernière et ce week-end où elle s’est retrouvée pendant que des millions de Français défilaient devant un millier de militants. Le discours de la présidente du Front national ne passe pas. À tel point que c’est Marion Maréchal Le Pen qui marque des points dans le parti. Marine Le Pen, elle, multipliera encore tous les jours, jusqu’à la fin de la semaine, les sorties médiatiques. Le Front national s’est exclu de l’union nationale et du débat. Mais attention, cela ne veut pas du tout dire qu’il ne profitera pas des évènements.
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