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Hollande en conférence de presse : que restera-t-il de ce moment ?

Au-delà de l’aspect international très fort avec l’Ukraine, la conférence de presse de François Hollande n’a pas réservé beaucoup de surprises et d’annonces sur le plan politique. Ce n’était pas l’enjeu de ce moment. Après les attentats de janvier, François Hollande voulait surtout continuer de donner une nouvelle à tournure à son quinquennat et profiter de sa nouvelle stature de chef d’Etat.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
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Sur le plan des annonces, comme on dit, c’est-à-dire du concret pour les français, certainement pas grand-chose. Il y a les agences pour le développement économique des territoires : des mesures pour le logement social, le service civique pour tous les jeunes qui voudront le faire. Il s’agit d’idées, de pistes pour l’engagement citoyen. Dans la plupart des cas, il s’agit d’étendre ou de rationnaliser des choses qui existent. Pourquoi ?  Parce que sur le fond, François Hollande ne change pas les grands fondamentaux de sa politique. Il a très peu parlé d’économie. La réduction des dépenses se poursuit, la politique en faveur des entreprises aussi…Rien de franchement nouveau donc sur ce plan la, et c’était fait exprès. 

 

"Cet esprit-là, je dois le prolonger"

Mais alors à quoi à servi cette conférence de presse ? Bien sûr, plus que jamais, à faire Président, après les attentats. François Hollande a évoqué à plusieurs reprises l’esprit du 11 janvier,  l’esprit de ces mobilisations citoyennes. "Cet esprit là, je dois le prolonger". Et pour le prolonger, le chef de l’Etat a surtout vanté pour toute la fin de son quinquennat, l’égalité. Egalité entre les territoires, face à ce que François Hollande a baptisé un sentiment de ségrégation pour ne pas reprendre le mot de Manuel Valls : apartheid. Egalité des chances à l’école qui reste la priorité des priorités, égalité pour accéder à la création d’entreprise, "Egalité", ce mot sera décliné pour les 2 ans qui viennent. Il est surtout en train de repeindre d’un peu de rose un quinquennat trop marqué jusque là par une politique de rigueur et par des cadeaux aux entreprises. Cette politique qui a désemparé une partie de l’électorat de François Hollande. C’était donc aujourd’hui le premier jour d’un quinquennat plus marqué à gauche avec un discours plus social. En quelque sorte,  un pont qu’a commencé à construire François Hollande, un pont entre janvier 2015 et mai 2017. 

 

Que restera-t-il de cette conférence ? 

 

Quelques tacles à son prédécesseur et peut-être futur adversaire Nicolas Sarkozy. François Hollande a défendu la laïcité, ce principe non négociable, en référence à la laïcité positive que défendait le Président de l’UMP. " Moi je suis chef de l’état, pas chef de parti" a commencé par répondre François Hollande quand il lui a été demandé ce qu’il pensait du ni-ni de l’UMP pour l’élection dans le Doubs. 

François Hollande a rappelé qu’il n’avait pas hésité une seconde en 2002  pour appeler à voter Jacques Chirac. Tous les partis, pour le chef de l’Etat,  ne sont pas pleinement dans les valeurs de la République. En tenant ces propos, François Hollande visait bien sur le Front National, et l’attitude de l’UMP. A un moment, il faut que les choses soient dites, a estimé le chef de l’Etat. Ca relève aussi de ce fameux esprit de janvier. La seule chose, finalement,  qui restera sans doute de cette conférence de presse. 

 

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