François Hollande, l'irréductible optimiste
S'il n'en reste qu'un, il sera
celui-là. François Hollande croit dur comme fer au
retour de la croissance. Grâce au redémarrage des investissements, et grâce à
la reprise de la consommation.
En 2012, en s'installant au pouvoir, le
président nouvellement élu avait pris le contrepied de ses prédécesseurs. Jusque-là, une fois à l'Élysée,
les présidents se montrent optimistes, et s'évertuent à tenir leurs promesses,
quel que soit le contexte.
La réalité s'impose alors à eux
brutalement. François Mitterrand avait dû ouvrir la
parenthèse de la rigueur en 1983. Jacques Chirac a lui effectué un "tournant"
remarqué à l'automne 1995, ce qui lui vaudra un hiver très rude socialement. Nicolas Sarkozy s'est lesté du boulet du
bouclier fiscal lancé malgré la crise. Ils ont tous mangé leur pain blanc,
avant leur pain noir.
Persuadé que la reprise en France serait
portée par un mouvement cyclique mondial, François Hollande a décidé de
pratiquer une politique inverse. En choisissant d'abord le pain noir : une
politique rigoureuse, il pensait partager le pain blanc ensuite.
La reprise se fait toujours attendre
Et François Hollande a dû adopter un
dispositif encore plus sérieux, encore plus rigoureux, en espérant toujours cette
inversion de tendance. Il l'a redit au Journal du Dimanche ce
week end. Il le redira sans doute demain, sur RMC-BFM-TV
et devant les jeunes qu'il va rencontrer à Villiers-le-Bel dans le Val d'Oise.
Deux temps médiatiques pour célébrer ses
deux années à l'Élysée, et réaffirmer ses priorités, l'emploi, les milieux
populaires et la jeunesse. C'est
ainsi que François Hollande veut retisser son lien de confiance avec les Français,
brisé lors des élections municipales.
Quand il se trouvait dans une mauvaise
passe politique, avant d'être président de la République, François Hollande ne
connaissait qu'une méthode : effectuer le tour des fédérations
socialistes.
Se confronter en direct à des auditeurs
Depuis qu'il est chef d'État, il a du
mal à retrouver le contact avec le terrain. Demain, il va se confronter en direct à
des auditeurs pas forcément indulgents. Il ira ensuite à Villiers-le-Bel, ville
de banlieue parisienne, symbole du mal-être des jeunes issus de milieux
populaires.
Depuis les élections municipales, son
conseiller Bernard Poignant prend le pouls des maires socialistes battus lors
de déjeuners à l'Élysée. Il synthétise ces rencontres via des notes écrites qu'il
remet au chef d'État. François Hollande ne manque jamais de venir partager le
café de ces invités.
Tout cela ne suffira pas forcément à
redonner confiance aux Français . Pas plus que le plan remis à Bruxelles n'a
converti la Commission européenne à l'optimisme français.
L'intention de François Hollande est plus
simple : convaincre qu'il sait résolument où il va. Après deux premières années confuses et
maladroites à l'Élysée, l'objectif est plus ambitieux qu'il n'y parait, même s'il
constitue le B. A. BA de la fonction.
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