François Hollande et Manuel Valls le duo des risque-tout face au Front National
Certains
veulent relativiser la percée du Front National à Brignoles, en mettant an
avant la forte abstention des électeurs de gauche. Cette faible
participation ferait, mécaniquement, monter le pourcentage du Front National. Certes, mais
il s'agit d'une " abstention-sanction "... le mot est du président
socialiste de l'Assemblée, Claude Bartolone. Il est bien
question de lancer un message à la gauche au pouvoir.
Gauche au pouvoir qui doit répondre alors à
cette abstention sanction.
Pour les
tenants d'une autre politique à gauche, comme le député socialiste Pouria
Amirshahi, l'exécutif devrait tout bonnement changer de cap, renoncer à l'orthodoxie
budgétaire. François
Hollande devrait entendre le désaveu de Brignoles, et abandonner sa stratégie
économique.
Ce qui n'est pas dans les intentions de François
Hollande.
Au
contraire. Le président de la République décèle quelques signes encourageants
dans l'économie française, et notamment le début de croissance à + 0,5 annoncé
cet été. " La
reprise s'annonce " clame François Hollande, toujours confiant, persuadé
que la courbe du chômage va s'inverser.
Et si la
courbe de l'emploi s'inverse, le chef de l'Etat en est persuadé, les français reprendront
" confiance " vis-à-vis de la politique en général, et de lui-même en
particulier. " L'espoir "
pourra revenir, et la menace FN s'éloigner. Le pari est
extrêmement risqué.
Et Manuel Valls, il joue pour lui-même en
particulier ?
C'est vrai
que le ministre de l'intérieur donne le sentiment de privilégier sa carrière
personnelle. Ce
déplacement à Forbach ressemble à une visite de terrain d'un ministre ou d'un
président en campagne perpétuelle. Mais Manuel
Valls se situe dans la même logique que François Hollande : lutter contre
la lassitude des français vis-à-vis de l'impuissance du personnel politique. Bien
démontrer à ces électeurs que le gouvernement ne les abandonne pas. Les deux
hommes sont d'accord sur ce constat : face au FN, l'incantation, la
proclamation ou la moralisation ne pèsent rien, seule l'action suivie de
résultats peut modifier l'état d'esprit des électeurs.
François Hollande et Manuel Valls ne se
reconnaissent pas dans le propos du député socialiste Thierry Mandon qui parle
du FN comme d'un " parti national fasciste " ?
Ils ne se
situent pas dans le même registre. Le propos de
Thierry Mandon relève plus facilement de l'incantation ou de la moralisation
que de l'action. Pour François
Hollande, la vraie question, c'est de savoir s'il va réussir ou pas. Si " ou
pas " l'emporte, si sa politique ne réussit pas, François Hollande, comme
son ministre de l'Intérieur, auront pris le risque de le payer cher.
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