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Édito
Rentrée politique : Emmanuel Macron est condamné à bouger pour ne pas disparaître
Objectif : travailler ensemble "sans reniement ni renoncement" au service de "l’intérêt supérieur du pays". Voici l'ordre du jour d'une grande réunion annoncée mercredi 30 août 2023 entre Emmanuel Macron et les représentants des partis qui disposent d’un groupe au Parlement. C'est d'ailleurs le chef de l'Etat qui le détaille dans la lettre qu’il a adressée à tous les chefs de parti, tous sans exception, Rassemblement national et Insoumis compris.
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Officiellement toujours, le chef de l’Etat évoque des textes législatifs communs, et même, "le cas échéant", des "référendums". En coulisses, du côté de l’Élysée, on ne se fait pas beaucoup d’illusions sur l’éventualité d’accoucher rapidement de réformes consensuelles. Pour Emmanuel Macron, l’essentiel est ailleurs.
Car, en fait, le chef de l’Etat est condamné à bouger : il doit montrer qu’il agit pour ne pas disparaître de la photo, pour ne pas être enterré vivant quatre ans avant la fin de son mandat en quelque sorte. À ce titre, la chorégraphie de ce week-end de rentrée politique était limpide. On l’a vu, tous ses opposants, de la Nupes à LR, ont déjà le regard braqué sur l’échéance de 2027. La gauche s’interroge sur la stratégie - l’union, jusqu’où ? - la droite s’interroge sur son candidat déjà désigné par Eric Ciotti, Laurent Wauquiez...
L'exception Sarkozy
Et la présidentielle obsède tout autant au sein de la majorité : Gérald Darmanin, pas vraiment discret sur ses ambitions, mais aussi Édouard Philippe, Bruno Le Maire, voire Gabriel Attal qui commence à mettre en scène sa promotion à l’Éducation Nationale. Bref, tout le monde se prépare, s’organise, et Emmanuel Macron court le risque d’être relégué au rang de figurant, de disparaître du film parce qu’il ne sera pas au casting de la prochaine présidentielle.
Reste que se lancer aussi tôt, c’est bien sûr risqué pour les prétendants. Le plus souvent, ça ne fonctionne pas. C’est le meilleur moyen de se brûler les ailes. Les histoires d’ego finissent mal, en général. En fait, il n’y a qu’une exception : Nicolas Sarkozy. Il répétait déjà, quatre ans avant qu’il ne pensait à la présidentielle de 2007, "pas seulement en se rasant". Tiens, Sarkozy vient justement d’adouber son "ami Gérald", ce ministre qui piaffe d’ouvrir l’après-Macron.
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