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Édito
Remaniement : Emmanuel Macron, plus que jamais "maître des horloges"
Les remaniements, ce n’est pas ce qu'Emmanuel Macron préfère, euphémise l’un de ses proches. Souvenez-vous, il avait fallu deux semaines pour remplacer Gérard Collomb à Beauvau, en 2018. Édouard Philippe, Premier ministre à l’époque, avait assuré l’intérim. Cette fois, alors que la rumeur d’un remaniement dès ce week-end courrait, il semble que ce ne soit pas pour tout de suite : "Rien, aujourd’hui", glissait lundi ce matin un proche du président… Ni peut être rien cette semaine, bien chargée entre le sommet de l’OTAN et les cérémonies du 14 juillet.
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Le président pourrait d’ailleurs ne pas se plier à la traditionnelle interview télévisée ce vendredi : "S’il n’a pas remanié d'ici là, nul besoin d’explications", juge un proche. Si l'opération des 100 jours touche à sa fin, les émeutes ont bouleversé le calendrier prévu. Et dans ce contexte, Élisabeth Borne semble être confortée. Elle-même été autorisée à s'exprimer dans Le Parisien ces derniers jours, où elle confirme qu’elle recevra syndicats et patronat mercredi, ce qui laisse imaginer qu’elle a obtenu des garanties. Du moins à court terme.
Car l'histoire a appris aux macronistes à être prudents : on se rappelle le lent supplice d’Édouard Philippe, il y a 3 ans, quand le président laissait planer le doute sur son remplacement à Matignon, au point qu’Édouard Philippe pensait qu’il allait rester. Aujourd’hui, Élisabeth Borne peut être confortée, tout en voyant ses jours comptés. D'autant plus que l’hypothèse Gérald Darmanin pour la remplacer est plus que jamais évoquée. Il y a comme toujours une part de luttes d’influences, mais l'hôte de Beauvau a des soutiens de poids à l’Élysée.
L'automne sera dur
Alors, est-ce qu'Emmanuel Macron pourrait se passer d’un remaniement ? Cela semble difficile : personne dans la majorité n’imagine aborder la rentrée avec autant de ministres fragilisés. Comment garder un ministre de l’Éducation jugé trop transparent, quand la réponse à la crise passe par l’école ?
Et en même temps, certains plaident pour le statu quo ou pour un remaniement minimaliste : changer de Premier ministre maintenant n’aurait pas de sens disent-ils, car l'automne sera trop dur. Il faut donc utiliser Élisabeth Borne jusqu'au bout. Et si ce suspense ne contribue pas à l’efficacité du gouvernement : difficile pour un ministre menacé d’éviction de s’imposer face à son administration.
La situation permet à Emmanuel Macron de rappeler une chose, quand tous ont les yeux rivés sur sa succession : le "maître des horloges", c’est lui. Et le mois de juillet ne fait que commencer.
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