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Édito
Réforme des retraites : les opposants veulent gagner la bataille de la mobilisation

La semaine prochaine sera marquée par deux journées de mobilisation contre la réforme des retraites. Il reste quelques jours aux deux camps pour peaufiner leurs stratégies.
Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Manifestation contre la réforme des retraites à Nîmes (Gard) le 16 février 2023 (MIKAEL ANISSET / MAXPPP)

C’est comme un deuxième round qui s’ouvre la semaine prochaine. En marge des débats au Sénat sur les retraites, les oppositions et les syndicats ne veulent pas relâcher la pression. Deux journées de mobilisation, 7 et 11 mars. Deux journées au moins, car mardi ouvre la voie à des grèves reconductibles. Le bras de fer va donc se jouer dans la rue, à défaut de se jouer au Sénat.  

Côté exécutif, officiellement, prudence et attentisme. En réalité, au sein du gouvernement, on se prépare à une grosse journée de blocage le 7 mars. Personne n’essaie de la minimiser la mobilisation. En revanche, pour tenter de banaliser et de détourner l’attention, l’exécutif veut montrer que la vie continue et que les autres réformes suivent leur cours. 

Dans les prochaines heures et ce week-end, vous allez entendre la Macronie vous expliquer que les Français ne leur parlent pas tant que cela des retraites. Qu’il y a d’autres sujets : la sécheresse, la santé, le pouvoir d’achat. Autant de thèmes que l’exécutif tente de mettre en avant.  Une forme de diversion avant d’observer si le mouvement s’installe dans la durée. 

La mobilisation va-t-elle "monter d'un cran" ?

Du côté des opposants à la réforme, on a des syndicats galvanisés qui s’organisent. Jeudi 2 mars, la CGT a appelé électriciens, gaziers, raffineurs, cheminots, mais aussi dockers et ouvriers du verre à "monter d’un cran". Les syndicats promettent une mobilisation "inoubliable". Syndicats et oppositions ont gagné la bataille de l’opinion lors de la première manche. Il leur reste à gagner la bataille de la mobilisation et celle du blocage.

Mais ca n’est pas la dernière étape. Comme le dit un cadre insoumis, "il faudra ensuite gagner celle de la résignation". Car dans tout match, il faut tenir l’effort dans la durée. Le gouvernement lui, mise justement sur l’essoufflement du mouvement. 

La stratégie pour la gauche ? Retrouver de la force et revenir au cœur des débats. Après avoir saturé l’espace à l’assemblée avec ses amendements et parfois ses excès, la gauche est devenue moins visible depuis quelques jours. L’attention s’est déportée sur les sénateurs de droite. Une difficulté notamment pour La France insoumise, qui prospère sur cette visibilité. En coulisses, LFI se prépare à se relancer, à soutenir les grèves dans les entreprises, à encourager les facs et les lycées aux blocages. 

Au-delà du 7 mars, l’objectif des insoumis est de mettre le pays à l’arrêt pendant plusieurs jours. De mardi naîtra, ou non, un mouvement. L’avenir de la réforme des retraites repose en grande partie sur ce pari.

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