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Édito
C’est la rentrée, Emmanuel Macron est partout... mais reste silencieux sur le pouvoir d’achat !

Interview sur YouTube, visites de terrain, conclusions du Conseil national de la refondation, cette première semaine de septembre, le président de la République multiplie les rendez-vous publics mais ne s'exprime pas sur l'inflation qui impacte le budget des Français.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Emmanuel Macron (au centre) salue les habitants des Baumes-de-Venise, dans le sud-est de la France, le 1er septembre 2023. (LUDOVIC MARIN / POOL)

Emmanuel Macron répondra lundi 4 septembre à partir de 18 heures aux questions du youtubeur  HugoDécrypte sur l’école et sur la jeunesse, comme si le président ne venait pas de nommer un nouveau ministre de l’Éducation nationale. Cette interview sera diffusée sur YouTube et TikTok. Mardi le président de la République parlera encore école, mais sur le terrain. Jeudi, le chef de l’État présidera les conclusions du Conseil national de la refondation. Comme si cet objet encore non identifié avait été un succès.

Signe d’un certain engourdissement, David Djaiz, conseiller du président en charge de ce CNR a démissionné. Il a fait son pot de départ avant la ligne d’arrivée. Mais malgré tout, et jour après jour, le président avance, contre vent et marées, comme s’il n’était pas du tout empêché, comme si rien n’était embourbé. C’est l’effet performatif cher à Emmanuel Macron : donner à voir, et parler, c’est déjà un peu faire.

Des ministres dans l'ombre

Pour les ministres, c’est compliqué de s’imposer dans l’ombre de ce président omniprésent. Prenez Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale, étoile montante du gouvernement. Emmanuel Macron lui a grillé la politesse, en faisant toutes les annonces sur l’école juste avant son grand discours de rentrée. Finalement, le seul sujet sur lequel le ministre a réussi à exister, et avec succès, c’est l’abaya. Emmanuel Macron lui a concédé ces quelques centimètres carrés dont il a fait bon usage.

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Pas sûr que la stratégie soit payante pour le président. Si Gérald Darmanin, qui a tenté une échappée en solitaire, est désormais chaperonné par Élisabeth Borne, Gabriel Attal, lui, n’avait jamais cessé de jouer le bon élève. Multiplier les vexations pourrait être contre productif et le pousser, lui aussi, à s’émanciper..

Les ingrédients d’une nouvelle crise sociale

Le président est donc partout, sauf sur des sujets qui fontt la une de l’actualité : l’inflation et le pouvoir d’achat. Alors qu’on a le sentiment que certaines fondations vacillent. Quand même les restos du cœur , emblème de la solidarité en France, disent qu’ils ne pourront plus aider tous ceux qui le souhaitent,  quand les Français se privent de l’essentiel ou sautent des repas parce que la vie est trop chère. Il y a, en germe, les ingrédients d’une nouvelle crise sociale. Mais on n’entend pas le président. Il faut dire que ces sujets, inflation et pouvoir d’achat, sont périlleux.

Quoi que dise Emmanuel Macron, ça ne sera jamais assez. Impossible de promettre des milliards après les mois de largesses du quoi qu’il en coûte. Si Aurore Bergé, la ministre des Solidarités et des Familles est montée au front dimanche soir pour annoncer de nouvelles aides pour les associations, Emmanuel Macron, privé de leviers concrets, en est réduit à espérer que les entreprises jouent le jeu, et à attendre que ça passe.

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