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Cinéma week-end. "Le Mans 66" : moins d’effets spéciaux, plus d'émotion

Nul besoin d'être un fan de course automobile pour apprécier le film de James Mangold avec le redoutable duo Matt Damon, Christian Bale.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
"Le Mans 66" de James Mangold (MERRICK MORTON)

La rivalité entre Ford et Ferrari en 1966 aux 24 heures du Mans est un terrain dramaturgique idéal, mais c'est l'amitié entre Caroll Shelby, ancien pilote, constructeur indépendant, et Ken Miles, as du volant incontrôlable, qui donne sa saveur au film.

Ils sont comme des frères qui comprennent leurs travers.

Matt Damon

En un temps record, ils doivent mettre au point la fameuse Ford GT 40, les scènes de préparation et de courses ont un côté "vintage" du à l'utilisation de vraies voitures de course, on sent la fin d'une époque artisanale propice à une histoire très humaine.    

Noura rêve de Hindee Boujema  

Un film qui dénonce la loi sur l’adultère en Tunisie, loi qui punit de 5 ans de prison les amants fautifs, à laquelle Noura et Jamel pensent échapper. Elle attend incessamment que son divorce soir prononcé, mais le mari, multirécidiviste sort de prison plus tôt que prévu.

La liberté d'expression acquise en Tunisie va se répandre dans le reste du monde arabe.

Hindee Boujema

Dans un quartier pauvre de Tunis entre les protagonistes, y compris les enfants, la tension est permanente, la lutte entre les deux hommes a des allures de combat de coqs, et Noura, Hend Sabri, star dans le monde arabe, peine à assumer son statut de femme libre face à la violence masculine. Le film, très maîtrisé, est un instantané de la société tunisienne actuelle.

Little Joe de Jessica Hausner  

Dans un futur indéterminé une phytogénéticienne, mère célibataire, met au point une fleur qui a le pouvoir de rendre heureux. Découverte aux effets incontrôlables, la plante modifie aussi l'humeur de son propriétaire, et cette femme, à l'apparence trop propre, est dépassée quand son propre fils est hanté par cet être végétal.

La science représente ce que la religion était auparavant.

Jessica Hausner

Il est beaucoup question de manipulation dans Little Joe, à commencer par celle du public par une réalisatrice malicieuse qui interroge la place de la science aujourd'hui.    

J’aimerais qu’il reste quelque chose, documentaire de Ludovic Cantais  

J'aimerais qu'il reste quelque chose, c'est ce que disent régulièrement les rescapés du génocide juif ou leurs descendants, quand ils vont au Mémorial de la Shoah à Paris, confier des documents ou des objets très personnels, afin qu'ils soient numérisés ou archivés.

Un inlassable devoir de mémoire qui prendra fin bientôt, faute de survivants et de proches, des moments captés par Ludovic Cantais dans leur simplicité, l'émotion contenue déborde ici ou là, et embarque le spectateur, face à brassard à l'étoile jaune intact, une photo en noir et blanc, le cinéma est aussi un outil mémoriel.           

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