Non. Lestéléphériques ne sont pas réservés aux stations de ski. Ilsdevraient très prochainement étoffer l'offre de transports encommun dans plusieurs villes françaises. A Marseille, le présidentde la communauté urbaine, le socialiste Eugène Caselli, vient desuggérer cette nouvelle solution pour la cité phocéenne.Il n'estpas le seul ni même le premier. Depuis quelques années, déjà,plusieurs villes françaises étudient très sérieusement desprojets similaires. Que ce soit pour franchir des dénivelésimportants, comme à Grenoble, à Toulouse et à Grasse ; oupour traverser des rivières, comme à Brest. Dans le Val-de-Marne,il s'agit d'un autre cas de figure. Entre Créteil etVilleneuve-Saint-Georges, on a affaire à une banlieue envahie parune gare de triage, des voies ferrées et des routes. Pour traversercette mêlée en apparence inextricable, les élus se sont dit qu'ilserait beaucoup plus simple de passer par les airs.L'un desavantages du téléphérique en ville est évidemment sa capacité àfranchir les obstacles. Mais ce n'est pas le seul. Le transport parcâble est peu coûteux. Il présente un bon bilan environnemental.Un téléphérique a aussi le bon goût de ne pas empiéter sur lachaussée existante _ ce ne sont pas les automobilistes qui s'enplaindront. Enfin, les travaux qu'il nécessite sont plus légersque ceux d'un tram ou d'un bus à haut niveau de service, ce quiperturbe moins la circulation.A travers lemonde, New York, Rio de Janeiro ou Bolzano, en Italie, recourent déjàau transport par câble. Mais, curieusement, la France est plutôt enretard dans ce domaine. Curieusement, dans la mesure où nousdisposons de l'une des entreprises de pointe du secteur, avec lasociété Poma, installée à Grenoble. Grenoble qui, dès 1934,avait été la première à utiliser le téléphérique comme untransport urbain.Hélas, ceserait trop beau, les téléphériques en ville n'ont tout de mêmepas que des avantages. Leur capacité de transports est beaucoup plusfaible que celle d'un bus ou a fortiori d'un métro. Et surtout,ils s'intègrent parfois assez mal dans le paysage. Ils nepermettent pas d'embellir tout un quartier, comme c'estgénéralement le cas avec un tramway. Et ils soulèvent de temps entemps la colère des riverains lorsque ceux-ci s'aperçoivent quele téléphérique risque de passer au-dessus de leur appartement,avec vue imprenable sur leur salon ou leur chambre à coucher _ et devous à moi, on peut les comprendre.Reste que,dans certains cas, le transport par câble peut se révéler uneexcellente solution.La preuvedevrait en être apportée en France très prochainement.