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Plantes carnivores : leurs stratégies pour piéger les insectes

Toboggan de la mort, glu fatale, dents piégées... À chaque carnivore, sa tactique pour capturer les insectes. 

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Morand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Petite population de plantes à glu (Drosera) au parc Terra Botanica, à Angers. (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Les plantes carnivores sont des ogresses. Elles ne mangent pas les petits enfants mais tous les insectes qui ont le malheur de s’y aventurer.

À table ! 

Les pucerons, les mouches, les guêpes figurent à leur menu. Même un frelon asiatique égaré peut leur offrir un gros casse-croûte. En revanche, les moustiques ne sont pas attirés par leur nectar... Vraiment dommage !

Sarracénies dans la nature.  (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Nectar séducteur

Chaque plante carnivore a développé sa stratégie pour attirer et piéger sa pitance. Dans sa pépinière bretonne Carniflore, Matthieu Jehanne observe ces différentes tactiques à commencer par les sarracénies (Sarracenia) et leur piège passif, façon toboggan de la mort :

"Il s'agit d'un piège sans mouvement. Les insectes volants sont attirés par le nectar de la plante. Ce nectar les étourdit. Et comme les parois internes de la plante sont glissantes, l'insecte s'épuise à tenter de remonter ce toboggan et il finit digéré..."

Les fleurs des sarracénies sont jaunes, rouges, blanches ou bariolées. Elles peuvent mesurer de 30 à 90 cm de haut.

Voilà ce qu'il reste des insectes une fois la digestion terminée chez une sarracénie.  (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

De petites dents performantes

La dionée (Dionaea muscipula) qu’on appelle attrape-mouche ou gobe-mouche possède, elle, des pièges actifs. Et pas qu’un peu ! Il lui suffit de quelques secondes pour refermer son piège, équipé de poils qui ressemblent à des dents.

C'est la mort assurée pour l'insecte : "La digestion prendre quelques jours. Tout dépend de la taille de l'insecte capturé. La dionée mange quelques insectes par semaine ou par mois. Tout dépend de l'environnement qu'on lui donne. Ces plantes ne sont pas les plus voraces mais leur mouvement de capture est le plus passionnant à observer."

"Quand l'insecte est digéré, le piège s'ouvre et on peut voir une carapace vide. La plante a mangé l'intérieur de l'insecte."

Matthieu Jehanne, pépiniériste

à franceinfo

Attrape-mouches (Dionaea) aux pièges ouverts. (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Juste une illusion...

Il existe aussi des plantes carnivores à piège semi-actif mais très efficace. C’est le cas des droséras (Drosera) dont les feuilles sont équipées de poils où perlent apparemment des gouttelettes d’eau. L’insecte se laisse berner, se pose pour s’abreuver mais la gouttelette est constituée de glu…

"C'est ce que l'on appelle un piège semi-actif. Le mouvement est très lent. Une fois collé sur la plante, l'insecte ne peut plus s'enfuir. La feuille met alors 24 heures pour s'enrouler autour de lui et le digérer."

"La digestion prend quelques jours. Quand la feuille a suffisamment mangé, elle noircit."

Matthieu Jehanne

à franceinfo

On ne joue pas avec les pièges

Ces carnivores sont des plantes de tourbière. Elles se cultivent en terre très acide. Vous trouverez tous les conseils pour bien les cultiver sur le site de la pépinière Carniflore.

Une dernière info : si vous en offrez à vos enfants, dites-leur qu’il ne faut jamais jouer avec les petites dents de l'attrape-mouche. C’est la meilleure façon d’épuiser la plante et de provoquer sa disparition. 

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