Jardin. Antoine Lantin, chasseur d'insectes en Anjou
Pendant ses études en gestion de la nature, il s'est découvert une passion pour l'entomologie
Antoine Lantin s'intéresse aux insectes depuis son enfance et de grandes balades dans la nature angevine avec son père et son grand-père. Sa curiosité est devenue une passion pendant son cursus en BTS Gestion et protection de la nature.
Son outil de travail ? Un filet à papillons
Antoine est à l’œuvre aujourd’hui dans l’entreprise familiale Ribanjou, spécialisée dans la production de petits fruits. Sa mission : réaliser un inventaire des petites bêtes présentes sur le site de cette pépinière qui travaille en bio depuis 25 ans.
Regard affuté et filet en main, Antoine collecte chaque jour les insectes pour les identifier : "Je fais du battage dans les arbres. Je tape dans les branches avec un morceau de bois pour faire tomber dans le filet toutes les petites bêtes qui pourraient s’y trouver. Et sinon, je chasse à vue. J’ouvre l’œil sur tout ce qui pourrait sauter, s’envoler proche de moi.
J'ai déjà trouvé 530 espèces d'environ tous les groupes d'insectes. Il en existe certainement deux à trois fois plus ! C'est une zone très riche ici. Pas de traitement chimique, ici. On fauche un minimum, il y a donc beaucoup d'herbes hautes où peuvent vivre les insectes. Tout ceci fait partie de la même logique de conservation."
Microcosmos sous nos pieds !
J’ai suivi Antoine pendant une collecte. J’ai oublié de regarder le ciel tant la vie autour de nos baskets était bien plus passionnante que la course des nuages.
En une petite demi-heure, nous avons observé des dizaines de coléoptères, cicadelles, abeilles solitaires, scarabées rhinoceros, coccinelles, téléphores fauves, syrphes porte-plume… Dans cette ambiance à la "Microcosmos", on trouve des ravageurs de culture bien sûr, mais surtout ces fameux insectes qu’on appelle auxiliaires de jardin et qui se chargent d’éliminer les populations des ravageurs.
Les insectes sont des comédiens
Pour attraper les insectes, ce n'est pas toujours commode, car certains ont plus d’un tour dans leurs antennes :
"Les petites bêtes ne manquent pas de stratégies pour nous échapper. Elles volent ou miment la mort. De nombreuses bestioles aiment se laisser tomber dès qu’on s’approche. Elles tombent dans l’herbe et après, impossible de les retrouver. Certaines espèces font appel à du mimétisme. Quand on s’approche, elles s'arrêtent complètement de bouger pour se fondre dans leur environnement. C'est le cas des phasmes.On en trouve tous les ans de grandes quantités sur la pépinière. Et tous ces insectes malins ne sont vraiment pas faciles à attraper."
Antoine photographie chaque petite bête pour pouvoir l'identifier avant de la relâcher au plus près de l’endroit de sa capture.
Quelle que soit votre région, profitez de l’été pour observer les insectes avec vos enfants et petits-enfants. Les insectes représentent 85% de la biodiversité animale de notre planète.
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