Baki Youssoufou : " 'We sign it' est une plateforme de pétition de mobilisation citoyenne"
Baki Youssoufou a trois pays. Celui de sa mère, le Sierra
Leone où il est né, mais qu'il a du quitter à l'âge de 10 ans pour fuir la
guerre. Celui de son père, le Niger où il a grandi. Et enfin la France, son
pays d'adoption où il vient faire des études de mathématiques et un master de
finances avant de se rendre compte que sa vocation est ailleurs.
"A la fin de mes études, j'ai commencé par faire un
stage dans une grande banque où j'ai été embauché pour vendre et acheter des
actions. J'ai très vite compris que je ne voulais pas faire ça de ma vie, me
retrouver dans un environnement de hyper excitation parce qu'on a fait un coup,
on ne sait même pas ce que cela apporte à la société."
Baki Youssoufou décide alors de prendre une toute autre
voie. "Je suis retourné à la fac ; je me suis inscrit dans
un master d'économie sociale et solidaire. Et je suis parti au Niger pour aider
des groupements de femmes pour organiser un réseau d'économie sociale et
solidaire (il s'agit de l'ONG Rana qui existe toujours aujourd'hui.)"
Après avoir été engagé dans le syndicalisme étudiant,
Baki Youssouphou décide de créer "We sign it ", un site de mobilisation citoyenne. " ' We sign it', c'est une plateforme française
européenne et francophone de pétition de mobilisation citoyenne. Cela permet à
des associations, des citoyens, des ONG à se mobiliser en utilisant internet et
nous on les accompagne. Nous avons mené la mobilisation pour les ouvriers
de l'usine Florange et aujourd'hui il y a une loi Florange qui interdit à une
entreprise qui fait des bénéfices de fermer."
Plus récemment, We sign it a mené la campagne "Stop
intimidation" pour venir en aide aux paysans du Sierra Leone expropriés de
leurs terres suite à une opération menée par un consortium international dont
le groupe français Bolloré est majoritaire pour planter des palmiers à la place
des terres cultivées pour fabriquer de l'huile de palme destinée à
l'exportation. Les paysans qui refusaient de quitter leurs terres ont été
emprisonnés et doivent faire face à de nombreux procès destinés à épuiser leur
mobilisation.
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