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La presse d'opinion, "une spécificité française"

Quelle est la place de la presse écrite dans la campagne électorale ? Les journaux prennent-ils parti pour l'un ou l'autre des candidats, et cela peut-il poser problème ? On en parle avec notre invité, l'historien de la presse Christian Delporte.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
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 "Le journal a un traitement éditorial partisan en matière politique, qui semble l'inféoder au PS" . Cette dure critique émane de la rédaction du quotidien Libération, qui s'inquiète des choix de sa direction. On se souvient notamment de la polémique provoquée en janvier par la publication en pleine Une de la lettre de François Hollande aux Français. Ce communiqué publié cette semaine par les journalistes de Libé rappelle d'autres critiques, dans un autre journal. "Nous ne sommes pas le bulletin d'un parti, d'un gouvernement ou d'un président de la République" s'était indignée la société des journalistes du Figaro au mois de février.

"En 95, le Figaro hésitait entre Chirac et Balladur"

Un double malaise qui ouvre le débat sur la place d'un journal dans une campagne électorale. Avoir une sensibilité politique, comme l'ont le Figaro et Libération, est-il synonyme de soutien à un candidat ? "Ce n'est pas nouveau, on a connu ça dans les campagnes des années 70 ou 80 et ça ne choquait personne" rappelle Christian Delporte, historien de la presse et enseignant à l'université de Versailles Saint Quentin en Yvelines. "Le malaise à Libé est surtout lié à la question : quelle gauche appuyer ? Tout le monde n'est pas d'accord au sein de la rédaction, entre Hollande ou Mélenchon. Comme le Figaro en 1955 hésitait entre Chirac et Balladur".

La presse d'opinion est en tout cas "une spécificité française" estime l'historien. "Cette presse est née dans l'engagement, pour éclairer le citoyen. Et c'est très vif encore aujourd'hui. En témoigne d'ailleurs la place prise depuis quelques années par les éditorialistes, contrairement à la presse anglo-saxonne."

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