Serge Moati sur Le Pen : "je n'ai pas le culte de l'objectivité"

"Adieu Le Pen" ou l'histoire d'un Front National qui passe difficilement de l'ère Jean-Marie à l'ère Marine. Le film, qui raconte le passage de relais entre un père et une fille, commence quand Marine Le Pen prend la présdience du parti. La caméra de Serge Moati s'invite en coulisses dans les meetings, dans les soirées électorales. On y voit un Jean-Marie Le Pen très présent, trop présent,distillant ses conseils, ses critiques, ses provocations. Le film est aussi l'histoire d'une rivalité.

"Ce qui m'intéresse, c'est de faire parler les gens"

"Avec Jean-Marie Le Pen, on est pas amis" explique Serge Moati. "Mais on se connaît bien. Je l'ai rencontré en 1990 et depuis, je l'ai suivi pendant toutes les campagnes et j'ai été plutôt bien accueilli au Front National." Rien qui l'empêche selon lui de faire son travail honnêtement : "la question de l'objectivité ne se pose pas, ce n'est pas un culte pour moi. Ce qui m'intéresse, c'est de faire parler les gens. Jean-Marie sait qui je suis, il sait que je ne suis pas d'accord avec lui. Mais dans la vie, on arrive à se parler. Si on veut le combattre, il faut l'entendre."

Le film, intitulé "Adieu Le Pen", "marque la fin d'une époque" pour le parti. "Le FN d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celui que je filmais il y a 25 ans." Serge Moati n'a pas le même intérêt pour Marine Le Pen que pour son père : *"Ce n'est pas un livre d'histoire à elle toute seule, contrairement à son père. C'est ça qui m'a passionné : Jean-Marie Le Pen, c'est l'histoire de France vue de l'autre rive, c'est l'Autre avec une majuscule. Marine Le Pen, c'est plus classique, elle cherche le pouvoir. Pas son père."

"Adieu Le Pen", * ce soir à 22h40 sur France 2