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Pourquoi Al-Jazeera ne diffusera pas la vidéo de Toulouse

L'incertitude a duré une bonne partie de la journée. Finalement, la chaîne Al-Jazeera a indiqué qu'elle ne diffuserait pas la vidéo des meurtres de Mohamed Merah, reçue hier soir par la Poste.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est dans un communiqué publié sur son site Internet que la chaîne qatarie a fait part de sa décision. Cette vidéo intitulée "Al Qaida attaque la France" , reçue hier soir par la Poste, ne sera pas mise à l'antenne. Mixée avec de la musique et des chants religieux, elle montre les trois attaques perpétrées à Toulouse et à Montauban dans l'ordre chronologique. Ce n'apporte pas "d'information nouvelle" indique Al-Jazeera et cela ne correspond pas aux "codes éthiques" de la chaîne.

"La ligne éditoriale d'Al-Jazeera a changé"

Pourtant, ces dernières années, Al-Jazeera n'avait pas hésité à montrer des vidéos d'otages ou d'attentats. Mais la chaîne a dernièrement pris un net virage, explique Bernard Rougier, spécialiste du Moyen Orient, maître de conférences à Sciences Po Paris : "en septembre dernier, le directeur de l'information Wadah Khanfar a été renvoyé. C'était un frère musulman radical qui avait inscrit la chaîne dans la résistance à l'Occident. Désormais, la ligne éditoriale a changé et épouse en quelque sorte la cause des peuples."

Les pressions peuvent aussi expliquer cette décision. Pression judiciaire, puisque le parquet de Paris avait assigné la chaîne en référé afin de l'empêcher de diffuser les images. Pression politique, car Nicolas Sarkozy avait affirlé que ces images ne devaient être montrées "sous aucun prétexte" . Le chef de l'Etat s'est même dit prêt à "brouiller" la vidéo si d'occasion elle était diffusée sur une autre chaîne.

Mais de nombreuses chaînes françaises, de

à

, avaient fait savoir dès ce matin qu'elles ne diffuseraient jamais cette vidéo. Ces images ne seront donc sans doute jamais diffusées à la télévision. En revanche, feront-elles un jour leur apparition sur un site Internet ? Sur ce point, c'est l'incertitude.

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