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Les médias américains ont-ils intérêt à la réélection de Donald Trump ?

Même les médias les plus hostiles au président Trump ont tiré profit de sa présence à la Maison Blanche depuis quatre ans, selon Alexis Pichard, auteur du livre "Trump et les médias : l’illusion d’une guerre", aux éditions VA Presse.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président Donald Trump montre l'édition du "Washington Post" du 6 février 2020, après son acquittement par les sénateurs au terme du procès en destitution. (NICHOLAS KAMM / AFP)

Depuis son élection en 2016, Donald Trump a déclaré la guerre aux médias, qu’il qualifie "d'ennemis du peuple" et propagateurs de fake news. C’est pour cela qu’il s’est davantage tourné vers les réseaux sociaux, Twitter en tête, pour diffuser ses vérités sans intermédiaires. Il y a quatre ans, ces réseaux avaient laissé circuler des infox, des messages de désinformation, ce qui avait terni leur image. Pour cette élection présidentielle américaine de 2020, ils ont été plus vertueux : "Depuis cet été, Twitter et Facebook se sont mis à censurer les désinformations que faisait circuler Trump", constate Alexis Pichard, spécialiste de la politique et des médias américains. Nouvelle preuve, pendant la nuit présidentielle : Twitter a modéré un message de Donald Trump accusant les démocrates de voler l’élection.

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Même si les réseaux sociaux ont pris une importance considérable dans les campagnes électorales depuis Barack Obama, les médias traditionnels restent incontournables : "On a vu Joe Biden et Donald Trump investir beaucoup pour que leurs pubs soient diffusées sur toutes les chaînes locales", explique Alexis Pichard. De Fox News à CNN, en passant par ANC News et MSNBC, comme en 2016, ces chaînes d’info ont consacré une couverture démesurée à la campagne de Trump : "Hillary Clinton avait souffert d’un défaut de représentation. Cette fois, c’est pareil. Trump était plus médiatisé que son rival démocrate. Même si c’était de manière pas forcément positive", indique le spécialiste.

La réélection de Trump pourrait-elle paradoxalement servir les médias progressistes ?

Il est vrai que beaucoup de médias se sont déchaînés contre le président sortant, notamment les progressistes comme le New York Times ou le Washington Post. Ce qui leur a permis de reprendre des couleurs : "Ces médias étaient en chute sous Obama. C’est grâce à la véhémence quotidienne de Trump qu’ils se sont posés en opposants politiques, ce qui a fait grimper leurs audiences", affirme Alexis Picard.

Est-ce à dire qu’ils préfèreraient que Donald Trump soit réélu ? "Financièrement, ils ont tout intérêt à ce qu’il soit reconduit. Avec Biden, on va retourner à une politique peut-être plus assainie, moins partisane, mais les médias ne fonctionnent plus que sur l’opposition systématique. Sans cela, ils attireront moins."

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