"Le silence des Eglises" sur France 2
Au dernier festival de Luchon, où le film a obtenu le prix du meilleur scénario, la diffusion du "Silence des Eglises" a été suivie d'une scène surréaliste. "Une dizaine de personnes [sur 300 dans la salle] ont parlé soit pour eux, soit pour des gens qu'ils connaissaient, se souvient la productrice Sophie Révil. En disant moi aussi ça m'est arrivé, ou je connais quelqu'un à qui c'est arrivé. On a eu l'impression de soulever le couvercle d'une cocotte-minute ." Mais loin du film manichéen, le "Silence des Eglises" traite avec tact de ce sujet extrêmement difficile.
Un combat pour la vérité
Dans ce long-métrage, les faits sont inspirés de faits réels et de véritables témoignages de victimes . Plusieurs années après, le père Vincey est rattrapé par Gabriel, l'un de ses anciens élèves, devenu père de famille. Gabriel est l'une des victimes de ce prêtre-récidiviste, il va chercher à obtenir justice. A l'écran, c'est Robin Renucci qui a accepté d'incarner ce prédateur: "Les acteurs jouent pour raconter des histoires [...] qui ouvrent la pensée du public, explique l'acteur. De quoi est faite notre société? Elle est faite du crime également. Il faut le regarde, il faut en parler et voir où il est . Et ce qui couvre le crime, le silence qui est autour des crimes, est lui-même criminel."
"La raison d'Eglise"
Car ce film est aussi un plaidoyer contre le silence de l'institution religieuse . La partie judiciaire du scénario est inspirée de l'affaire Pican, du nom de l'évêque condamné en 2001 à de la prison avec sursis pour non-dénonciation de crimes. Pour la productrice Sophie Révil, il était important de montrer cette "raison d'Eglise" comme il existe une raison d'Etat.
Pour évoquer ce sujet, la soirée continue sur France 2 avec un débat animé par Benoît Duquenne à 22h25
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