Info médias. Christophe Gautier : "La grande force de VSD, c’est de sentir son époque"

VSD a 40 ans cette année et l’histoire du magazine est racontée dans un bel ouvrage de 320 pages : VSD, 40 ans d'aventures humaines, aux éditions du Chêne. Christophe Gautier est rédacteur en chef délégué de VSD. Invité d'Info médias, il explique que son lectorat populaire a évolué en même temps que le magazine. "On ne peut pas concurrencer les chaînes d’info et comme l’information est très périssable, comment on évolue par rapport à ça ? On se pose des questions ! (…) La grande force de VSD, ça d’avoir été un défricheur de son époque, VSD a senti son époque. VSD a été le premier magazine à faire une couverture sur Loft Story, pensant que ça serait un phénomène de société."

Le premier mag du week-end

L’arrivée de VSD, il y a 40 ans a été une petite révolution dans la presse de l’époque. Les hebdomadaires sortaient en début de semaine et VSD, le vendredi, d'où le "vendredi, samedi, dimanche" qui donnera son nom à ce magazine du week-end. "C’est alors tellement révolutionnaire que nombre de nos confrères vont nous imiter et retarder leur sortie. Et aujourd’hui, tous les hebdos sortent en fin de semaine", rappelle Christophe Gautier.

Au cours de son histoire, VSD a révélé plusieurs affaires comme, par exemple, l'implication des services secrets français dans la destruction du Rainbow Warrior, le bateau de Greenpeace coulé à Auckland, en 1985. On retrouve dans VSD des enquêtes et des témoignages sur des sujets de société, des reportages aux quatre coins du monde.

Pendant très longtemps, on a eu quasiment le monopole de l’information. Et quand on partait en reportage et qu’on ramenait une photo avec une semaine de retard, ça n’avait pas d’importance parce qu’il y avait la force du document, la force du témoignage.

Christophe Gautier

L'un des grands moments de VSD, ces quarante dernières années, c'est le Paris-Dakar dans les années 1980. "L’ADN de VSD, c’est l’aventure humaine et l’actualité, rappelle Christophe Gautier. Maurice Siegel [co-fondateur de VSD] a cette intuition de dire qu’on va accompagner les grands évènements sportifs. Aujourd’hui tout ça semble extrêmement banalisé parce que le monde s’est rétréci, que l’information vient vite à nous. Mais à l’époque, traverser le Ténéré, traverser le Sahara … C’est une aventure extraordinaire."