Un Trouvère au service du chant
"Il trovatore", écrit en 1852 juste après Rigoletto et juste avant la Traviata, c'est l'un des opéras de Verdi les plus populaires, pourtant, pourtant le livret est tout simplement affligeant.
Verdi a absolument voulu monter cette pièce espagnole à la dramaturgie absurde: accrochez-vous... au moyen-âge, Azucena une gitane veut venger sa mère envoyée au bucher par le comte de Luna, elle enlève son fils, mais en croyant le jeter à son tour dans les flammes, se trompe et brûle son propre fils...mais elle élève l'enfant miraculé comme s'il était le sien...Devenu adulte, Manrico tombe amoureux de la noble Leonora, pas de bol, elle est courtisée par le fils du comte et les deux, ne sachant pas qu'en fait ils sont frères vont s'affronter jusqu'à la mort.
Mais Le Trouvère c'est un concentré de tubes, un juke box d'arias déchirants et pour laisser les chanteurs enchaîner ces airs sublimes, le metteur en scène Alex Ollé, de la troupe catalane la Fura Dels Baus, a eu l'idée de faire bouger avant tout le décor: très inspiré du mémorial de la Shoah à Berlin, des cubes de béton qui entrent et sortent du sol avec un subtil jeu de lumières.
Conclusion
Pas la peine de lire les surtitres, mais régalez-vous des prestations vocales: dans le rôle de Leonora en alternance la star Ana Netrebko et la talentueuse Hui He, mention spéciale pour l'italianissime Luciana D'Intino dans le rôle d'Azucena.
"Le trouvère" de Verdi à l'opéra Bastille à Paris jusqu'au 15 mars
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