Cet article date de plus de neuf ans.

"Taj Mahal" : le film catastrophe d'une génération bouleversée

Aprés le film de Thomas Bidegain, "Les cowboys", qui est sorti la semaine dernière, un autre film cette semaine fait écho aux attentats du 13 novembre à Paris. Il s'agit du film de Nicolas Saada, "Taj Mahal", dont la sortie a été maintenue également, malgré les résonnances avec l'actualité récente, et qui évoque les attentats de Bombay en 2008.
Article rédigé par Florence Leroy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
  (Taj Mahal avec Stacy Martin)

 "Taj Mahal" est une immersion au coeur des attentats de Bombay, puisque le cinéaste choisit d'adopter le point de vue d'une jeune otage française, Louise, piégée, coincée seule dans sa chambre de l'hôtel Taj Mahal cette nuit-là, qui, pendant tout le temps que va durer cette attaque terroriste, n'aura  que son téléphone portable pour rester en contact avec le monde extérieur et ses parents. "Taj Mahal" est dans un film catastrophe, mais un film catastrophe intimiste, et forcément,  les images de cette jeune femme, et le bouleversement que l'on ressent  chez elle, au plus prés d'elle,  résonnent fortement avec les évènements récents à Paris, ou à Bamako. La question s'est donc posée de maintenir ou pas la sortie de ce film,  mais Nicolas Saada, comme Thomas Bidegain pour "Les cowboys", considère  que le cinéma peut justement servir à témoigner de cette realité, à porter là en l'occurrence le témoignage des survivants, à construire une sorte de mémoire commune par le cinéma, une mémoire pour la jeunesse notamment, touchée de plein fouet par ces événements.

Le film est inspiré d'ailleurs de l'histoire vraie d'une jeune femme de 18 ans, et sa jeunesse a été l'un des éléments déclencheurs pour le cinéaste, une manière d'incarner l'inquiétude, encore plus évidente et sensible aujourd'hui, de toute une génération,  qui va devoir se construire et avancer, comme l'héroïne du film, avec cette réalité du monde et grâce peut-être parfois au cinéma, comme l'espère en tout cas Nicolas Saada :

"Ce qui m'intéressait avec ce film, et c'est la raison pour laquelle je me dis qu'il peut toucher un public, c'était de montrer un personnage très jeune, et, avec son histoire, de parler de la jeunesse d'aujourd'hui, dont le cinéma donne une image parfois très insuffisante, régressive, insouciante, inconséquente , alors que je pense que cette jeunesse est inquiète. J'ai une amie qui m'a dit que c'était un film sur la catastrophe de devenir adulte. La catastrophe, en termes scientifiques, c'est le brusque changement d'état de quelque chose. Et ce que vit Louise est une catastrophe, c'est un changement radical de sa vision du monde, elle se retrouve confrontée à des questions inouïes pour son âge, et injustes : "est-ce que je vais vivre ou mourir ? " D'où cette idée de faire un film à hauteur de jeune femme ."

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.