Serge Gainsbourg, un héritage sans frontières
On ne compte plus, bien sûr, les artistes français dans la droite ligne musicale de Serge Gainsbourg : Alain Bashung, Alain Chamfort, Benjamin Biolay ont pu s'en réclamer à un moment donné. Cet héritage dans la chanson française est du domaine de l'indiscutable, du fait acquis sans que l'on sache trop d'ailleurs comment le quantifier. Mais l'homme à tête de chou sonne aussi depuis longtemps en anglais. En 2006, l'album Monsieur Gainsbourg Revisited faisait renaître certains titres dans la langue de Shakespeare ; Jarvis Cocker, le chanteur de Pulp, est un fan assumé, tout comme les Ecossais de Franz Ferdinand.
Gainsbourg lui-même a beaucoup lorgné vers l'autre rive de la Manche ; son héritage anglo-saxon doit en fait beaucoup à un album en particulier, sorti en 1971 sans connaître un grand succès : Histoire de Melody Nelson . Ses arrangements signés Jean-Claude Vannier, cette rythmique lancinante et la voix de Jane Birkin, une jeune actrice anglaise, qui surgit...
Placebo, Marianne Faithfull, et même David Bowie et le monde de la mode ont digéré Melody Nelson, inspirée à Gainsbourg par Lolita de Vladimir Nabokov. Un autre grand artiste, américain cette fois, est un fan absolu : Beck. Il sautera sur l'occasion lorsque la fille de son idole, Charlotte, lui proposera un duo sur son deuxième album, IRM , en 2009. Beck, un timbré de Gainsbourg au point de revendiquer cette inspiration comme la principale sur son titre Paper Tiger .
Mais en Angleterre, aux Etats-Unis comme en France, c'est bien après sa mort que Serge Gainsbourg a acquis une figure quasi-mythique. Le génie posthume, ça marche en peinture, les premières amours du chanteur, mais aussi en musique.
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