"Ni le ciel ni la terre" : l'Afghanistan, un monde "à côté du monde"
La guerre en Afghanistan est en quelque sorte le sujet de la semaine puisque deux films explorent les traumatismes dont sont victimes les soldats qui l'ont vécu.
Dans "Maryland", Mathias Schoenaerts incarne un soldat de retour d'Afghanistan, victime d'hallucinations, de cauchemars, de crises d'angoisse, et qui va devenir garde de corps dans le sud de la France, et revivre sans cesse ce conflit au fil d'un suspens oppressant qui toutefois joue beaucoup sur les effets visuels et sonores au risque de finir par tourner à vide, et se limiter à un bel exercice de style.
Sur ce même thème du traumatisme de la guerre, le film de Clément Cogitore, "Ni le ciel ni la terre", est plus abouti et plus impressionnant de bout en bout. Lui aussi en passe par le genre, se positionnant en l'occurrence à la lisière du fantastique. Il nous embarque dans une vallée afghane, aux côtés d'un bataillon conduit par Jérémie Renier, une section de surveillance, dont les soldats disparaissent mystérieusement les uns après les autres, et où ceux qui restent sont de plus en plus seuls et désorientés. Le jeune cinéaste parvient à nous plonger, comme cela est dit dans le film, dans "un monde à côté du monde", un monde où l'ennemi est insaisissable, l'attente insupportable, où les repères, les certitudes, et les croyances, volent en éclat.
Jérémie renier, intense en capitaine à la fois solide et désorienté, a été troublé par ce film de guerre quasiment intimiste, centré sur ces soldats seuls face à l'inconnu et l'incompréhensible :
"c'est un film aussi sur l'acceptation de ne pas tout comprendre. C'est ça aussi la guerre : une prise de conscience, comprendre qu'on est humain face à l'inconnu. "
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