Nathalie Azoulai et sa Bérénice, outsider du Prix Goncourt
Et si la tragédie de Racine était un remède aux chagrins d'amour ? Nathalie Azoulai imagine une femme d'aujourd'hui, salement plaquée par son amant et qui trouve dans la lecture de ces classiques un début de convalescence. Dans la pièce de Racine, Titus empereur romain quitte Bérénice, reine de Palestine, pour retourner auprès de Roma. Nathalie Azoulai mène une enquête, elle veut savoir pourquoi Racine, dans le siècle flamboyant de Louis XIV, a aussi bien porté la voix des femmes, compris leurs souffrances, lui l'auteur complexe, à la fois austère janséniste et courtisan ambitieux.
Dans ce roman l’auteur prend des libertés avec l’Histoire, imagine les rapports houleux de Racine avec ses concurrents Molière et Corneille, elle se délecte de dialogues imaginaires entre le tragédien et le roi soleil. La Bérénice contemporaine de Nathalie Azoulai trouve dans Racine la compagnie de ces personnages de théâtre féminins merveilleux que sont Andromaque, Phèdre, Bérénice, elle se sent moins seule, elle fait aussi l'expérience physique de la lecture à voix haute, comme un exercice thérapeutique. En lisant on entend les grandes interprètes de Racine comme Dominique Blanc et Ludmila Mickaël, on pense à Patrice Chéreau.
"Titus n'aimait pas Bérénice" de Nathalie Azoulai chez P.O.L.
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