"La soudure" : extension du domaine philosophique
De la philosophie comme un art de l'insolence ! Alain Guyard ne pratique plus son art au lycée, il préfère aller parler de Bergson et Jankélévitch en prison. Et à force de côtoyer la marge, il y a trouvé un inspiration littéraire où le verbe claque fleuri. la soudure, c'est celle de l'argot, quand la dèche affranchit le marginal de la morale, c'est aussi la soudure que manie avec brio Cyndie, jeune et belle rebelle, artiste du fer à souder. Son homme, Ryan, voudrait bien rester dans les clous pour la combler, mais dans ce décor de western provençal, la tentation est grande de ne pas gâcher sa vie à la gagner. S'ils volent c'est pour mieux s'aimer et réparer l'injustice de la vie, quitte à passer par la case prison pour y parfaire la formation de voleur militant.
Et dans ce polar loufoque, où les gitans fédèrent une drôle de famille, on croise un capitane de péniche qui cite Rousseau et Homère à qui mieux mieux, un régal de lecture! La philo version Alain Guyard, celle qu'il enseigne en prison est nettement plus attrayante que celle recommandée par l'éducation nationale. De la gouaille, de l'insolence, des citations qui en jettent, une belle histoire d'amour, ce roman renoue avec la belle tradition du polar social français.
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