La Madeleine numérique de Clara Beaudoux
Eté 2013, Clara Beaudoux emménage dans un nouvel appartement parisien, dont la cave est pleine, s'excuse l'agent immobilier. Elle force la serrure et découvre un trésor, un amoncellement de souvenirs, des albums photo, des lettres, des revues, des livres, des objets personnels. Ils racontent l'histoire de Madeleine, née en 1915, institutrice, sans enfant, disparue peu de temps avant que Clara n'arrive dans cet immeuble. Du temps passe, puis, elle se décide à trier ces pièces témoins d'une vie intense et de feuilletoner ce récit sur Twitter, 140 signes, des photos, des rencontres avec ceux qui ont connu Madeleine. Aujourd'hui, cette histoire est un livre, qui reproduit fidèlement les tweets, un reportage qui a une vraie dimension littéraire.
Un tweet-reportage qui se lit comme un roman
C'est tout le succès de cette expérience, qui a d'abord affolé les réseaux sociaux. Clara Beaudoux, qui est de la génération numérique, a naturellement utilisé Twitter, comme les écrivains du XIXe le feuilleton dans la presse écrite. Et le support réputé vain prend soudain une autre ampleur. Ce n’est pas comme si l’auteur s’était contentée de compiler ce qu’elle avait découvert dans sa cave. Il y a un vrai travail qui donne à ce livre une trame dramaturgique sans laquelle il serait vite lassant. Et puis cette relation virtuelle, à travers le temps, les supports entre, d’une part, cette jeune reporter qui démontre qu’en allant simplement dans sa cave on peut faire du journalisme et l’amener vers une forme littéraire et, d’autre part, cette femme disparue qui raconte une bonne partie du XXe siècle.
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