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La Folie du "Roi Carotte"

L'Opéra de Lyon propose durant les fêtes un spectacle rare de Jacques Offenbach : "le Roi Carotte". Le pastiche d’une dictature dont le maitre est un légume flétri.
Article rédigé par Florence Leroy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
  (Le Roi Carotte © Stofleth)

Il n'est pas beau à voir le personnage du Roi Carotte lorsqu'il émerge tel un mort-vivant d'un potager : en contre-jour, il marche avec des racines au bout des bras et entre les jambes, sur une musique digne d'un film de science fiction...

C'est en 1872 que Jacques Offenbach, le roi de l'opéra bouffe, l'auteur de la Belle Helène et de La Vie Parisienne, imagine à Paris ce "Roi Carotte".  Un spectacle en forme de revue féérique aux décors multiples, aux 40 acteurs, qui raconte comment un pauvre roi est renversé par une carotte qui devient tyrannique une fois qu’il accède au trône - en forme de cageot.

Le metteur en scène Laurent Pelly avait déjà déguisé en grenouille verte l’acteur principal de "Platée" à l'Opéra de Paris.  Cette fois, il donne au comédien Christophe Mortagne le costume d’une carotte vivante.

A Lyon, la revue qui à sa création durait six heures prend des contours plus abordables tout en conservant les multiples lieux de l’action, de Pompei à la cour du Roi. Le spectacle mélange de façon étonnante les styles musicaux, de l’opérette aux requiem en passant par le bel canto.

Surtout, cette œuvre créée après la guerre de 1870 pour se moquer du régime impérial n’a pas vieilli.

Au final, un spectacle baroque, barré, avec une princesse bégueule épatante interprétée par Antoinette Dennefeld, un roi défait émouvant interprété par Yann Beuron et une carotte haïssable à souhait.

La morale est sauve : A Lyon les spectateurs sont invités à l’issue de la représentation à une bonne soupe de carottes.

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