Culture d'été. "La Cerisaie", avec Isabelle Huppert, a ouvert le festival d'Avignon

La Cerisaie est le récit d'une chute, celui du monde ancien, que Tchekhov a écrit dans une Russie en pleine mutation au début du XXe siècle. Le metteur en scène, Tiago Rodrigues, nommé quelques heures avant à la direction du festival d'Avignon, y voit une naissance, celui d'un monde nouveau. Isabelle Huppert joue Lioubov, une aristocrate ruinée et insouciante qui revient de Paris pensant qu'elle pourra sauver son domaine, sa cerisaie, criblée de dettes.

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Dans une mise en scène épurée, musicale et chorale, Tiago Rodrigues fait le pari de la troupe, hétérogène, pour que les mots de Tchekhov résonnent dans notre époque. "Je me sens plus proche de ce théâtre que d'un théâtre du spectaculaire, explique-t-il à franceinfo. J'ai appris un théâtre un peu plus simple et plus basé sur la présence des personnes, des acteurs, le pouvoir d'évocation des mots, de la poésie. Chez Tchekhov, c'est absolument nécessaire. Je pense même que si on est un être humain, on a déjà un rapport avec Tchekhov sans le savoir." 

Dans l'immensité de la Cour d'honneur, la troupe éphémère a parfois du mal à se trouver, le public attendait sans doute Isabelle Huppert en tragédienne alors qu'elle se fond dans le collectif. "Elle joue comme n'importe autre interprète de l'équipe d'être dans une chose très horizontale", explique David Geselson qui interprète Piotr, l'éternel étudiant de La Cerisaie. "Je me suis juste dit que ça allait être une partenaire de jeu géniale et qu'il ne fallait pas arriver avec des idées pré-requises parce que je voulais rencontrer une personne, et pas une image", conclut-il.