Cet article date de plus de neuf ans.

"Back home" : Isabelle Huppert et ses multiples facettes

Un coup de cœur cette semaine pour le nouveau film de Joachim Trier, "Back home", avec Isabelle Huppert et Gabriel Byrne, un film qui, au départ, lorsqu'il avait été notamment présenté en compétition au dernier festival de Cannes, s'appelait "Plus fort que les bombes", et qui a changé de titre, après les attentats à Paris, pour qu'il n'y ait pas de confusion ou de malentendu.
Article rédigé par Florence Leroy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
  (Back Home avec Isabelle Huppert © Jakobihre Motlys)

Même si Isabelle Huppert y joue  le rôle d'une femme photographe de guerre, heurtée, blessée, épuisée par la violence du monde, "Back home" explore avant tout, et avec beaucoup de justesse, toute la complexité des liens familiaux, en proposant le portrait de cette femme plusieurs années après sa disparition brutale. Cette femme donc  n'existe plus que dans l'imaginaire, dans l'esprit de ses proches, de son mari, de ses deux fils, dont l'un est encore adolescent, et  en multipliant  les points de vue et les souvenirs de chacun sur cette photographe, cette mère, cette épouse , en passant du passé au présent et des rêves à la réalité,  Joachim Trier parvient à signer un film polyphonique, brillant, fluide.

"Back home" est un film sur le deuil, sur la famille mais aussi le portrait de cette femme, un portrait dense, très juste au fond parce que fait de ces multiples points de vue et de ces multiples facettes, et c'est ce qui a séduit Isabelle Huppert, impressionnante dans ce rôle "multiple" d'une femme à la fois dépressive et volontaire, absente et maternelle, forte et fragile :

"C'est un thème très intéressant et très touchant dans le film, l'idée qu'on est une personne différente, même à l'intérieur de sa propre famille : pour son mari, pour son fils ainé, pour son fils cadet, pour l'amie de son fils, cette femme est une personne différente à chaque fois. C'est très juste je trouve. Ce sont des perceptions fugaces d'elle, mais qui finalement finissent par constituer une sorte de puzzle, mais pas dans un déclinaison lourdement psychologique , plutôt comme une peinture en fait ."
 

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.