Ils ont fait l'actu. Jean-Pierre Pernaut, clap de fin pour le JT le plus regardé d'Europe
Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Lundi 2 août, Jean-Pierre Pernaut, qui a fait ses adieux au journal de 13h de TF1 après 33 ans d'antenne.
18 décembre 2020. Devant plus de huit millions de téléspectateurs, Jean-Pierre Pernaut fait ses adieux au journal de 13h de TF1. Le journaliste présentait l'édition de la mi-journée depuis 33 ans. "Merci à tous. Dernier au revoir. Je vous souhaite un joyeux Noël malgré les difficultés. Vivement la prochaine année. Je vous embrasse du fond du cœur. Merci. Je vous aime. Je ne vous oublierai jamais".
Jean-Pierre Pernaut a fait ses comptes. Il aura présenté 7 000 JT en 33 ans, interviewé quatre présidents en exercice et réalisé des parts d'audience qui dépassaient régulièrement les 40%. Aujourd'hui, il reste actif sur JPP TV, une plate-forme en ligne qui propose des sujets régionaux et présente une émission hebdomadaire sur LCI.
Aucun regret de sa vie d'avant
Et à 71 ans, le désormais ex-présentateur du JT ne regrette rien de sa vie d'avant. "J'avais vraiment besoin d'arrêter parce qu'au bout de 33 ans, je pense que pour continuer une édition comme celle-là, il faut être à 100% et qu'à 71 ans, je me suis dit que je risquais peut-être d'être à 90, voire 95%. Donc il faut savoir s'arrêter à temps alors j'ai décidé d'arrêter alors que l'audience était au top, la popularité aussi et que je m'éclate toujours autant dans mon métier. Mais je n'ai aucun regret, il fallait vraiment que j'arrête", confie Jean-Pierre Pernaut. "Je suis très fier d'avoir réussi à arrêter tranquillement, en discutant avec ma femme, en disant 'si on changeait de rythme un peu', eh bien voilà on change de rythme. Et puis c'est mieux comme ça, je découvre plein d'autres choses, c'est bien".
Un départ préparé
Pas question pour la star du JT de 13 heures de subir son départ. "On ne peut pas s'empêcher, quand on a le succès que j'ai pu avoir au 13 heures avec des audiences qui étaient belles, on ne peut pas ne pas imaginer qu'un jour, la passion va disparaître, la pression va devenir trop forte et donc l'audience pourrait commencer à baisser, la qualité du journal commencer à baisser et à un moment, un patron vous dirait 'bon, ben il faut arrêter', c'est évident. C'est arrivé à tellement de gens dans l'audiovisuel qui n'ont pas su s'arrêter à temps. Moi, j'ai pris tout le monde par surprise", ajoute Jean-Pierre Pernaut qui pense à ceux qui ont connu une sortie moins heureuse.
"Quand on est mis à la porte, on doit être angoissé, on ne doit pas savoir quoi faire derrière, on doit se sentir paumé, rejeté. On est tellement entouré à la télévision, on est tellement mis en avant, on est tellement dans la lumière que d'un seul coup si la lumière s'éteint quand on ne l'a pas préparé, on se retrouve dans un grand trou noir. Moi j'avais prévu mes petites bougies".
Un journal proche des gens
Parfois moqué pour le côté franchouillard de son JT, avec des sujets sur la pluie et le beau temps, les reportages sur les galettes des rois sur les marchés, Jean-Pierre Pernaut assume. "Les gens qui ont critiqué ce journal en disant 'c'est un journal ringard, c'est un journal de plouc, c'est un journal de bouseux', ce sont des gens qui ne connaissent pas la France et je les plains. Mais tant pis, il y a eu des critiques qui me sont passées complètement au-dessus".
L'attachement aux régions, c'est pas ringard du tout. J'ai adoré voir la vie des gens et sortir justement du cadre parisien
Jean-Pierre Pernautfrance info
"Vous savez, quand on parlait des métiers en voie de disparition il y a trente ans, aujourd'hui on appelle ça des métiers d'art et ils intéressent de plus en plus les jeunes. Peut-être que j'y ai contribué en faisant des reportages sur les vitraillistes, les ferronniers, les charrons qui fabriquent des roues en bois. J'ai adoré ça. J'ai adoré voir la vie des gens et sortir justement du cadre parisien".
Une foule de souvenirs
De ses trois décennies de carrière, le présentateur retient une foule de souvenirs. "C'est 33 ans d'histoire du monde avec des éditions spéciales extraordinaires. À Tchernobyl, quatre ans après la catastrophe, on était les premiers occidentaux à pouvoir pénétrer dans la zone interdite (...) Il y a eu des journaux sur les guerres du Golfe, sur le World Trade Center, en direct de New York, etc. Le JT du 18 décembre, c'est sûr que ça a été le journal émotionnellement le plus fort pour moi. Tellement de gens m'ont dit après qu'en regardant ce journal, ils avaient une petite larme au coin des yeux, ben moi aussi, mais je l'ai caché".
Quant à la retraite complète, Jean-Pierre Pernaut n'a pas pris le temps d'y penser. "Je fais tellement de trucs. Je pense que quand on a ce métier dans les tripes, on n'arrête pas d'un seul coup. On continue toujours".
Après une pause vacances dans le Var, Jean-Pierre Pernaut reprendra les tournages et enquêtes sur les zones blanches, les langues régionales, les éoliennes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.