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Magicien à lunettes, état de la gauche et changement d'heure

Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

A la une ce matin dans les journaux, le retour du magicien à lunettes...

Avec d'abord le Monde des Livres qui explore la planète Harry Potter sur Internet, mais c'est aussi le prétexte pour s'interroger sur les sortilèges de la persuasion, avec plusieurs essais sur les nouvelles formes de la propagande en démocratie. A lire pour tous les citoyens qui s'interrogent sur les techniques d'influence et de manipulation des esprits, la magie du récit c'est bien mais c'est aussi un puissant instrument de contrôle. Exemple : quand on vous demande dans une entreprise de vous raconter aux autres pour vous épanouir, méfiance, la police des conduites n'est jamais loin.

Mais pour en revenir à la magie premier degré, deux millions d'exemplaires imprimés pour la sortie française du septième et dernier tome d'Harry Potter, annonce le Parisien, et surtout cette angoissante question à la une de Libération :
Harry Potter est-il de gauche ? A croire qu'après l'échec à la présidentielle de la sorcière bien-aimée Ségolène Royal, Libération cherche désespérement un autre magicien pour sauver la gauche. En tout cas pour répondre, Libération a demandé l'avis du linguiste et philosophe, Jean-Claude Milner...
Sa thèse c'est qu'il y a toujours eu en Angleterre un mouvement anti-libéral, l'alliance du peuple et de l'aristocratie contre la middle-class de Thatcher, un mouvement plus ou moins issu des Universités, ici c'est Poudlard l'école des sorciers, chacun lira pour voir si c'est fumeux comme un chaudron de potion magique ou frappant comme un coup de baguette magique.
Harry Potter de gauche, facile, dans le fond il suffit de l'imaginer avec à la place d'une baguette à la main, une faucille, un marteau ou la rose au poing...

Et au fait, puisque c'est aussi une question qui revient régulièrement dans Libération, où en est la gauche depuis la défaite à la présidentielle ?

Une réponse ce matin dans le Parisien-Aujourd'hui en France qui publie le faire-part de décès du Comité Riposte.
Censé organiser la résistance à la politique de Nicolas Sarkozy, le comité Riposte, réunissait les principales formations de gauche, du PS à la LCR. La nouvelle version de la gauche plurielle, Le Parisien rappelle qu'on avait entendu Marie-George Buffet clamer vigoureusement "La gauche est de retour" à la fête de l'Huma. Le Comité Riposte, c'était l'arme anti-Sarkozy. Quelques mois plus tard, Sarkozy est toujours là, mais l'arme de la riposte a coulé à pic. Constat amer d'un représentant des Verts toujours dans le Parisien : c'est le reflet de la décomposition de la gauche depuis la présidentielle.

Une tradition maintenant, elle sera respectée une fois de plus ce week-end malgré la polémique.

Le changement d'heure, c'est dans la nuit de samedi à dimanche, comme chaque année on va passer de l'heure d'été à l'heure d'hiver, et les Echos relèvent ce matin que l'heure n'est pas au changement, et même que c'était le grand oubli du Grenelle de l'Environnement, on y a parlé OGM, taxe carbone, nucléaire, mais pas du changement d'heure, qui pourtant a fait coulé tellement d'encre depuis qu'il a été instauré justement pour économiser l'énergie.
Ses partisans rappellent que le changement d'heure permet d'économiser autant d'énergie que nécessaire pour éclairer une grande ville pendant un an, sans parler de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Mais les opposants au tripatouillage des pendules se plaignent d'être perturbés dans leur sommeil et dénoncent disent les Echos cette intolérable atteinte aux lois de la nature.
Sur le plan politique, notent encore les Echos, le sujet est risqué, Alain Juppé s'y est cassé les dents, et Ségolène Royal qui serait favorable aux opposants l'a oublié pendant la campagne présidentielle.
Conclusion des Echos : la cause semble désespérée pour les ennemis du changement d'heure, les anciens, attachés au rythme des sociétés rurales où on se couchait avec les poules, sont de plus en plus détrônés par les urbains adeptes des longues soirées.

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