Le concours Lépine de l'austérité

L’hyper
revue de presse du 8 novembre 2011 avec , et

A la Une
de la presse  : la rigueur en forme de squelette de poisson, il n’y a plus
que les arêtes. Et des indiscrétions en marge du
récent sommet du G20, avec des micros restés ouverts près d'Obama et Sarkozy.

Invitée de l’Hyper revue de presse  : la sémiologue
Mariette Darrigrand avec son avis de spécialiste du langage sur le match à
distance hier soir à la télé entre François Fillon et François Hollande.

L'actualité du Web

La campagne du candidat Obama

Le
repérage sur le Net ce matin, c'est Barack Obama qui lance sa campagne pour
la présidentielle sur le Web. A un an de l'élection, les premières vidéos du
président américain commencent à apparaître sur Youtube.  

Un nouveau clip de campagne que vous pouvez voir sur
le site Choses Vues d'Emery Doligé ainsi que sur la chaîne Youtube du président-candidat. Sa campagne à suivre sur le site officiel barackobama.com

"We Are Legion : The Story Of The Hacktivists"

Nous vous parlons souvent d'Anonymous dans l'Hyper revue de presse. Cette communauté d'activistes anonymes qui agit principalement sur
Internet est l'objet d'un documentaire qui doit sortir l'année prochaine. La
bande annonce circule déjà sur le Web.

"We Are Legion", l'histoire des "hacktivistes",
hacktivistes avec un "h" comme hacker.
C'est le titre de ce film de Brian Knappenberger qui doit sortir début 2012. Un
documentaire sur Anonymous dont vous pouvez regarder la bande annonce sur le
site des Inrockuptibles.

Sibérie : des larmes de krokodil

Le choix du matin sur le Web, c'est un reportage à regarder
sur le site du magazine Vice. "Sibérie, des larmes de Krokodil". Le
Krokodil est une drogue de synthèse qui fait des ravages en Russie, et plus
particulièrement à la frontière avec le Kazakhstan.

Ce webreportage des journalistes anglais du site Vice vous
emmène donc en Sibérie, dans la ville de Novokuznetsk, à la frontière Kazakhe. La caméra de Vice est allée vérifier sur le terrain. Dans
des quartiers dévastés où des adolescents et des jeunes adultes accros au
Krokodil squattent des appartements abandonnés.Sibérie, des larmes de Krokodil, le premier volet de ce reportage
en 4 parties est à regarder sur le Web. Tout est sous-titré en Français. rendez
vous sur le site vice.com/fr

La presse à la Une

La revue de presse et du Web

Au
lendemain de la présentation du plan de rigueur, la presse et les sites
d'information passent en revue les recettes anti-crise chez nos voisins européens...
et on trouve vraiment de tout...  

Avec
l'image du jour à la une de la Tribune : un squelette de poisson dont il ne
reste que les arêtes et la tête, tout ce qui était mangeable a été mangé... Pourtant,
tout ce qui était taxable n'a pas encore été taxé... Il reste des idées à trouver
pour faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat, et c'est le site
myeurop.info qui est allé les chercher chez nos voisins européens, c'est une
espèce de concours Lépine de l'austérité. Il y a les grands classiques,
l'Irlande baisse son smic, en Grèce même dans le secteur public on va se mettre
au chômage technique, au Portugal c'est la méthode Sarkozy à l'envers,
travailler plus pour gagner moins, avec le projet d'augmenter d'une demi-heure
le temps de travail quotidien dans le secteur privé pour le même salaire...

Voilà pour
cet arsenal plus ou moins classique, il y a aussi des idées plus loufoques...

 Et c'est
l'Allemagne qui remporte la palme de l'imagination fiscale toujours selon
myeurop.info :  à Hambourg, une taxe sur
les chambres d'hôtel pour financer l'action culturelle. Toujours à Hambourg, la
taxe du gyrophare : un accidenté de la route paye un impôt de 40 euros s'il
appelle la police alors qu'il n'y a aucun blessé, taxe qui fait beaucoup parler
en Allemagne. Il y a aussi le "payer plus pour dormir moins" avec une
taxe qui frappe le café, et enfin à Cologne la taxe sur la passe, 6 euros par
jour pour chaque journée de labeur pour les prostituées de la ville, ce qui
rapporte 800 000 euros par an... ce qui fait donc 133 333 journées travaillées
par an. Bel effort anti-crise, tous les moyens sont bons quand il faut lutter
contre la dette...

Pour en
revenir aux mesures annoncées hier par François Fillon, les journaux passent
aussi au crible ce nouveau plan de rigueur...

Avec des
jugements mitigés, comme celui d'Henri Gibier dans les Echos : un deuxième plan
Fillon en trois mois qui frappe plus fort, mais en partie à côté... Il a choisi
d'être impressionnant en restant impressionniste, un plan courageux mais encore
trop limité. Ce nouveau plan sera-t-il le dernier, personne n'y croit écrit
Jacques Camus dans la République du Centre...

 Avec en
ligne de mire la présidentielle : pour le Figaro, Sarkozy a six mois pour
gagner le défi de la rigueur, tiens le mot fait son apparition même à la une du
Figaro, hier encore le quotidien expliquait que le mot restait tabou dans le
langage gouvernemental, aujourd'hui changement de cap, non seulement il n'est
plus tabou, mais le nouveau mot d'ordre dans la majorité précise le Figaro,
c'est tous sur le pont pour vendre la rigueur aux Français... La rigueur, le
pari du courage, c'est le message à faire passer depuis hier... Ce que la Croix
résume ainsi : quitte à être impopulaire, autant l'être jusqu'au bout et en
faire un atout...

L'Humanité
en fait une autre lecture, l'Huma pour qui ce n'est qu'une nouvelle étape dans
la démolition sociale à l'oeuvre depuis le début de la présidence Sarkozy. Au
fait, qu'en reste-t-il des débuts du sarkozysme, rien ou presque selon Libération
qui a ce titre ce matin : "Fillon achève Sarkozy", pour Libération,
le plan de rigueur enterre le sarkozysme triomphant de 2007... Pour Paul
Quinio, en employant le mot "faillite" - avec un malin plaisir - c'est en réalité la faillite
du sarkozysme que François Fillon a actée hier.

Pour Libération,
le symbole de la TVA ayant sauté hier, il ne reste du sarkozysme des débuts que
la défiscalisation des heures sup... mesure critiquée de toute part, à droite
comme à gauche, et devenue selon Libération le ruineux vestige du "travailler
plus pour gagner plus"... Un boulet économique politiquement intouchable,
dernière survivance d'une lointaine promesse de campagne sur le pouvoir d'achat.