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Fausse note à l'Opéra, et la grève à la une

Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Franceinfo (Franceinfo)

Dans l'actualité ces temps-ci, les professions inquiètes pour leur avenir... la grève dans les transports est à la une bien sûr ce matin, mais il n'y a pas que les cheminots, les étudiants ou les magistrats qui s'inquiètent...

Une fausse note dans l'art lyrique : c'est dans le Figaro et c'est plutôt inhabituel, le Figaro relaye la colère et l'inquiétude des directeurs d'opéra... La grogne sociale jusqu'au fauteuil d'orchestre, c'est l'avis de tempête sur les opéras de province titre le Figaro.
Pourquoi, parce que les théâtres lyriques d'Avignon, Metz et Tours redoutent de perdre tout ou partie des subventions d'Etat.
Qu'est-ce qui est en jeu dans cette affaire, le fragile tissu de l'art lyrique en France, où une petite trentaine de théâtre s'y consacrent, contre 85 en Allemagne. Aujourd'hui, les directeurs redoutent le désengagement de l'Etat.
Des directeurs qui ne sont pourtant pas des boutefeux remarque le Figaro, ils sont d'habitude plutôt du genre discrets, mais cette fois la coupe est pleine et c'est le président de la chambre professionnelle des directeurs d'Opéra, Pierre Médecin, qui monte au créneau...
Il explique pourquoi lui et ses collègues seraient même prêts à se serrer collectivement la ceinture budgétaire s'il le fallait en ces temps d'austérité, mais il dénonce le projet de couper les vivres à seulement trois théâtres. Et pour un directeur d'opéra, il ne fait pas dans la chansonnette, mais plutôt dans le coup de gueule, pour dénoncer la politique de gribouille du ministère de la Culture et les mesures maladroites et inutiles de la ministre Christine Albanel.

Voilà pour la grogne des directeurs d'opéra, mais c'est la grève dans les transports qui fait la une dans les journaux de ce matin...

Grève : comment éviter la galère, c'est à la une du Parisien-Aujourd'hui en France, qui vous conseille le vélo, le scooter, ou le co-voiturage, sans oublier les sites internet pour trouver une nounou sur internet.
La grève qui s'annonce massive dès ce soir prévient le Parisien, la grève sera dure à la SNCF et à la RATP prévient aussi le Figaro... qui résume le numéro d'équilibriste de Nicolas Sarkozy : rester ferme mais sans mettre d'huile sur le feu pendant le conflit. La grève jusqu'à quand se demande France Soir, et avec quel risque de contagion se demande la Tribune...
Pourquoi nous sommes tous concernés, c'est la Une de l'Humanité, qui cite une étude de la CGT : un ouvrier qui partait à la retraite en 98 pouvait compter sur une pension de plus de 80 pour cent de son dernier salaire, en 2015, ce sera 66 pour cent, et en 2045, 47 pour cent.
A ce rythme dit l'Humanité, les prochaines générations seront les sacrifiés du droit à la retraite.

Dans Libération un sondage LH2 qui pointe une chute de popularité de Nicolas Sarkozy, moins 7 points à 54 pour cent d'opinions favorables... Ce qui donne à la une de Libération, Sarkozy sur la mauvaise voie, en allusion à la grève à la SNCF, pour Libération, derrière les grognes qui s'accumulent, il y a les germes d'une fronde anti-sarko qui pourrait se révéler d'une autre envergure.
Un autre sondage, un autre son de cloche dans les Echos : 55 pour cent des Français jugent la grève injustifiée, dans cette enquête de BVA, conclusion dans les Echos, c'est l'inverse de Libération, les Français comprennent la stratégie de fermeté du président, mais le même sondage constate aussi le profond pessimisme des Français sur le climat social et la déception face à la politique économique après six mois de présidence Sarkozy, et là ça va plutôt dans le même sens que l'enquête de Libération.

Enfin je vous signale aussi deux reportages passionnants dans le Monde daté d'aujourd'hui, les députés libanais sous cloche, parce que c'est tellement fragile une majorité au Liban, que quarante députés anti-syriens sont cloîtrés sous très haute protection pour éviter de nouveaux assassinats dans leurs rangs avant la présidentielle... Même les rideaux doivent rester fermer aux fenêtres de leur hôtel par peur des snipers. Une quarantaine forcée, un peu comme un conclave au Vatican, l'armée en plus pour les surveiller.
L'autre reportage à lire dans le Monde, c'est le témoignage d'un chirurgien de l'hôpital public, qui révèle toutes les absurdités du système hospitalier français vu d'une salle d'opération.
Système absurde même si le système de santé français reste l'un des meilleurs du monde reconnaît quand même ce chirurgien qui tente d'expliquer pourquoi sa profession est en voie d'asphyxie. Impossible à résumer, c'est à lire dans le Monde, et ça nous concerne tous, au moins autant sinon beaucoup plus qu'un épisode d'Urgences ou de Grey's anatomy.

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