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Vers une nouvelle guerre froide sur les mers ?

Histoires Littorales fait escale dans la banlieue ouest de Londres, au commandement maritime de l'OTAN. C'est le QG des forces navales en Europe. Les militaires qui y travaillent doivent, depuis plusieurs mois faire face au climat de tension qui règne notamment en raison du conflit en Ukraine. Et si la guerre froide n'était pas terminée ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Exercice de l'Otan)

Le commandement maritime de l’OTAN, un bâtiment ultra surveillé, situé à Northwood, dans la banlieue ouest de Londres. C'est ici dans cet état major interalliés que l'on dirige les opérations maritimes de l’OTAN, notamment la lutte contre la piraterie dans l’océan Indien (opération OCEAN SHIELD) ainsi que la lutte contre le terrorisme en Méditerranée (opération ACTIVE ENDEAVOUR).

Le MARCOM est depuis le 1 décembre 2012 le point focal de l'action et de la réflexion maritime de l'Alliance Atlantique. Une trentaine d'officiers et d'offciers mariniers français y sont affectés formant un des premiers contingents. Il est placé sous l'autorité d'un amiral britannique, secondé par un amiral français de même rang, le VAE Christian Canova. 

Manœuvres d’intimidation

Des militaires qui doivent "composer " avec la tension qui règne depuis plusieurs mois en raison du conflit en Ukraine. Cette situation rappelle, dans une moindre mesure, les rapports de force qui caractérisaient la guerre froide opposant l’est et l’ouest après 1945.

  (Une frégate danoise avec le drapeau de l'Otan © OTAN)

Pour le commandant en second, du commandement maritime de l’Otan, le vice-amiral d'escadre Christian Canova, ce qui se passe en ce moment sur la mer a des points communs avec la guerre froide, notamment sur plan tactique. "Le contexte stratégique est très différent. L’environnement économique, politique est différent. Par contre ce que l’on peut observer d’un point de vue tactique, c'est-à-dire les comportements militaires, en particulier sur mer, peuvent être assimilés à certains comportements et certaines situations qui avaient lieu dans les 85-90 ’’ explique le vice-amiral d'escadre Christian Canova.

Otan/Russie : "On assiste à des manœuvres d’intimidation" raconte le VAE Canova

"On assiste en ce moment, de la part des Russes, à des manœuvres d’intimidation, des survols sans autorisation d’avions de l’Otan, la perturbation d’exercices militaires organisés par l’OTAN ’’ poursuit le VAE Christian Canova.

  (Le vice-amiral Christian Canova ©OTAN)

La tension est parfois très forte. Ce fut le cas ‘‘notamment entre mars et avril ’’ raconte le commandant en second Canova.

L’OTAN avait voulu rassurer les populations riveraines de la Baltique, et les unités russes ont eu "parfois des comportements agressifs" . Un peu comme ce qui se passait lors de la guerre froide opposant après 1945, et jusqu'à la chute du mur de Berlin, l'Occident, derrière les Etats-Unis, et un bloc de l'est, derrière la Russie.

Pendant la guerre froide, grâce à des documents déclassifiés, on a découvert que Moscou avait recours à des chalutiers "espions" pour collecter des renseignements. Les autres membres de l'OTAN possédaient des navires pour obtenir des renseignements mais il s'agissait plutôt de navires de guerre. 

L'importance de la flotte de bateaux de pêche a permis à Moscou de sillonner des océans lointains sans être trop repéré. Ces chalutiers collectaient des renseignements et surveillaient au plus près les activités navales de l'Otan. Un très bon moyen pour analyser les tactiques des marines occidentales. 

  (Bâtiments de l'Otan lors d'un exercice © Otan)
 

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