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"Un bouclier anti-crues pour la banlieue parisienne" (1966)

Les crues de la Seine et de ses affluents se multiplient dans les années 1950. De quoi décider de grands travaux qui, espère-t-on alors, constitueront un "bouclier anti-crues pour la banlieue parisienne".
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
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Retour  le 21 janvier 1959 En région parisienne, et notamment en Seine et Marne, il a beaucoup neigé puis gelé la semaine précédente. Le redoux est brutal et ses conséquences graves…

"Curiosité pour les Parisiens. Le zouave du pont de l'Alma a de l'eau jusqu'aux hanches. On est encore loin de la côte de 1910 mais les préoccupations ont été prises au long de la Seine et les bouches d'égout surélevées. Le métro n'est pas si loin de rouler sur l'eau. Si elle n'est encore qu'une curiosité à Paris, elle a pris un tout autre sens en banlieue où des quartiers entiers sont inondés. Dans les secteurs bas, les bateaux ont remplacé tous les véhicules à roues. Nombre de pavillons ont été abandonnés par leurs habitants..."

Cette crue est loin d’être inédite. Si tout le monde à l’époque comme aujourd’hui se réfère sans cesse à la crue de 1910, la région parisienne est touchée par d’importantes crues en 1952, 1953, 1955, 1958…Celle de 1959, c’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il faut agir.

En 1949, dans le Morvan le barrage-réservoir de Pannecière est inauguré, mais c’est largement insuffisant, la récurrence des crues le prouve. On lance donc dans la foulée de la crue de 1959, les travaux de construction d’un nouveau lac-réservoir, construit pour réguler directement la Seine. Il est inauguré en 1966 :

"Désormais, 180 m3 d'eau par seconde pourront être détournés du lit de la Seine en amont de Troyes. Le trop-plein dû aux crues d'hiver et de printemps ira remplir un vaste réservoir aménagé à une quinzaine de kilomètres à l'est de la ville. Quatre ouvrages sont déjà édifiés sur certains affluents. Le réservoir Seine complète un dispositif qui, avec le nouveau réservoir Marne, formera le bouclier anti-crue de la région parisienne." 

Un troisième lac-réservoir, celui de la Marne, sera inauguré en 1974 (c’est d’ailleurs le plus grand lac artificiel de France), avant un 4ème en 1990 celui de l’Aube.

Ces lacs protègent-ils aujourd’hui la capitale d’une crue comparable à celle de 1910 ? Disons plutôt qu’elle la retarderait considérablement. Ce qui est déjà beaucoup, mais aussi ce qui nous rappelle que face aux éléments, même la plus grande volonté du monde ne peut pas grande chose.

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