"Si la voiture venait à disparaître, la ville disparaîtrait aussi", Barjavel en 1973
Retour le 4 novembre 1973. Les routes hollandaises sont désertes et ce n’est pas uniquement parce que c’est un dimanche…
"Cette première expérience d'un dimanche sans voiture a dépassé toutes les espérances du gouvernement hollandais. Au total un succès que l'on aurait du mal à imaginer à ailleurs, et je pense notamment à la France..."
Un dimanche sans voiture dans le contexte de l’envolée des prix du pétrole, consécutif à l’embargo décidé par l’OPEP pour sanctionner les pays occidentaux ayant soutenu Israël dans la guerre du Kippour.
Suivront d’autres dimanches sans voiture, au Pays-Bas toujours mais aussi dans toute la Suisse et en particulier à Montreux où le 25 novembre, Joan Baez arrive à cheval pour donner un concert.
La France, grand pays de la voiture est à la traîne. A cette même époque les tentatives de journées sans voiture se soldent par des échecs retentissants.
L’écrivain René Barjavel, grand penseur du monde à venir, intervient au début du mois de décembre de cette même année 1973 et enterre l’idée même d’une ville sans voiture:
"On imagine mal la ville sans voiture. Car nous sommes une civilisation de distribution des individus, des matières premières...Si la voiture venait à disparaître je crois que la ville viendrait à disparaître"
Il faudra attendre bien longtemps, un quart de siècle, pour qu’enfin une commune française décide de s’accorder une journée sans voiture, c’était La Rochelle en 1997, avant que d’autres, dont Paris, ne l’imitent, un an plus tard.
Reste que les propos de Barjavel n’ont rien perdu de leur force. Une journée sans voiture, ce n’est pas une ville sans voiture. Et si une ville sans voiture est en effet impossible, c’est qu’il faut profondément changer la ville.
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