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"Renforcer la coopération entre les services de renseignements": un air de déjà-vu

Alors que les dirigeants européens rivalisent de déclarations sur une nécessaire coopération accrue entre leurs services de renseignements, souvenons-nous des occasions manquées...
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour le 16 septembre 2001, dans une Europe encore sous le choc des attentats perpétrés aux Etats-Unis cinq jours plus tôt.

Alors que les services de renseignements s’intéressent à des filières djihadistes en Europe, notamment en Belgique et en Allemagne, le premier ministre Belge Guy Verhofstadt, européen convaincu qui dirige alors l’UE pour 6 mois, ne peut que constater le manque de concertation entre les services de renseignement et de police en Europe.

Il est ici au micro de Christine Ockrent:

 

 

Plus précisément, le premier ministre belge s’impatiente de l’application de mesures décidées deux ans plus tôt, comme le mandat d’arrêt européen, et dont l’application est retardée par les différents Etats.

Guy Verhofstadt a raison. La crise accélère les choses, donnant le courage politique de prendre des décisions. Le mandat d’arrêt sera une réalité en 2002.

Mais les résistances nationales sont fortes, marquées par la méfiance et le manque de confiance réciproque. La preuve en est faite au lendemain des attentats de Madrid, qui ont causé la mort de 191 personnes en mars 2004.

A nouveau, la main sur le cœur les dirigeants européens s’engagent. Ici, Jacques Chirac et Gerhard Schröder:

 

Jacques Chirac: " Nous allons renforcer le plan d'action européen contre le terrorisme. Nous allons mieux encore coordonner nos services de renseignements et de police."
Gerhard Schröder: "Je suis d'accord avec le président Chirac. La lutte contre le terrorisme exige que nous mettions en commun toutes les énergies nécessaires."

 

Plus d’une décennie plus tard, on en est encore à se désoler et à s’inquiéter de l’absence de service de renseignement européen. En 2013, Viviane Reding, alors encore commissaire européen avait écrit :  

"Ma proposition pour le long terme serait la création d'un service européen de renseignement en 2020".

A l’époque tout le monde avait regardé ailleurs. C’était il y a deux ans. Une éternité.

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